Je faisais référence hier (voir ce billet) au danger croissant que posent l’accumulation d’énormes quantités d’informations nous concernant dans les mains de quelques sociétés, et leur collusion avec des agences gouvernementales chargées de la surveillance.

Le premier problème tient à la réunion d’informations normalement dispersées en un seul endroit. Cela permet d’obtenir des profils extrêmement précis des gens, de leurs habitudes, de leurs comportements, de leurs goûts probables, etc.

Je me souviens par exemple d’avoir lu l’an dernier que les responsables du Parti Républicain se targuaient d’avoir des informations assez précises pour cibler leur propagande politique de façon différente en fonction des membres des familles auxquelles ils s’adressaient.

Le second problème c’est que quand de telles informations sont réunies en un seule endroit, il est plus facile à des intrus malveillants de s’en emparer.

C’est ce qui vient de se passer à Lexis-Nexis où ils ont pu accéder aux informations concernant 310.000 individus, dix fois plus que ce que la société avait initialement reconnu. Basée aux États-unis, Lexis-Nexis appartient à la société britannique Reed Elsevier.

En février déjà, son principal concurrent, ChoicePoint, avait reconnu que des intrus avaient eu accès à des informations précises concernant 145.000 personnes.

Un article du Los Angeles Times précise :

ChoicePoint and LexisNexis compete in the booming business of providing personal data on millions of Americans to merchants, employers and government agencies.

Ces données personnelles incluent mots de passe, numéros de sécurité sociale (un des moyens d’identification les plus couramment utilisés par les banques), numéros de permis de conduire (qui sert de carte d’identité de fait)… etc.

Vous sentez-vous mieux protégés en Europe ?

Êtes vous sûrs que cela va durer ?

Pensez-vous que ce genre de question devrait figurer dans les débats politiques et sociaux d’aujourd’hui ?

[Photo de Rod Grave trouvée sur Flickr.com]

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...