Après trois joursde cours intensifs sur le futur du journalisme j’ai assisté samedi soir auFestival Président de musique latine. Rien de politique : Président est lenom d’une bière qui consacre beaucoup d’argent à la promotion.

Le festival donnelieu, dans le stade olympique envahi pour la circonstance, à « la plusgrande concentration populaire du pays » selon le journaliste qui m’avaitinvité : près de 60.000 personnes, jeunes dans leur immense majorité, mêmesi l’on voit plus d’une grand-mère se remuer avec le même plaisir que leursdescendants.

Même JenniferLopez était là.

Une des vedetteslocales les plus appréciées semblait être le chanteur de merengue Eddy Herrera.Beau gosse, il est la passion des jeunes filles qui hurlaient son nom etreprenaient toutes ses chansons qu’elles connaissaient par cœur.

Soudain, aumilieu de son show, le bel Eddy a demandé aux organisateurs d’éteindre toutesles lumières. Il a ensuite invité les présents à sortir leur cellulaire, àl’ouvrir face à lui en levant le bras le plus haut possible et à marquer lerythme à mesure qu’il chantait.

Suffoquant :une personne sur trois au moins s’est mise à agiter son mobile comme on lefaisait avant, dans le même genre de concert, avec un briquet. Certains enexhibaient même deux. J’aurais volontiers échangé le mien contre certains deceux que j’ai vu alors.

L’accès àl’internet demeure faible en République Dominicaine (moins de 9%), mais lapénétration de la téléphonie mobile, dont le taux de croissance en Amériquelatine est un des plus élevé du monde, permet d’espérer des changementsrapides.

Une très rapidevérification sur internet confirme mes impressions. Selon la société d’étudesCMS, à peine 10% des Dominicains avaient des lignes de téléphone fixe en 2004.La téléphonie mobile a dépassé l’autre en 2001. Elle est maintenant trois foisplus importante.

Au stade olympique,entre chaque artiste les écrans géants dressés de chaque côté de la scèneprojetaient alternativement photos et textos envoyés par les présents (j’ai vuplus d’un enfant expliquer à son père ou à sa mère comment faire). Déclarationsd’amour plus ou moins banales la plupart mais, ode à la pénétration de latéléphonie mobile.

C’est de plus en plus sur cette base qu’il faut maintenant poser le problème de la pénétration des TIC dans les pays en voie de développement.

Qu’en pensez-vous?

[Photo de Carmen Suárez publiée par ClaveDigital]

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...