Le 19 mai JimmyWales, fondateur de Wikipedia, s’est prononcé pour une extension de la pratiquede « semi protection » des articles publiés sur le site, c’est-à-direde la limitation du droit de les modifier à ceux qui se ne sont pas inscrits ouqui le sont depuis moins de quatre jours.

Le 24 mai à 9h12,Nicholas Carr annonçait « La mort de Wikipedia » au motif que « ladémocratisation de la publication n’a pas marché ». La faute en serait au »compromis » c’est-à-dire aux mesures prises par les responsables pouraméliorer la qualité de l’encyclopédie (dont Carr l’accusait il y a peu d’êtresi nulle qu’elle en était immorale).

À 13h03, JimmyWales postait un commentaire dans lequel il précisait que des 1.151.768articles, 154 étaient « semi protégés ». Pas de quoi faire un scandale.

Carr fait lasourde oreille et « colle à ses pistolets » comme ils disaient dansl’ouest.

Wikipedia nemanque pas de carences et de défauts (voir ces billets). Ils sont l’objet dedébats qui doivent continuer. J’ai trouvé utile, par exemple, cet article publiésur le site Open Democracy dans lequel David Shariatmadari pose le problème dudéséquilibre des sujets (le nombre d’articles peut être trompeur et l’universgeek est mieux couvert que l’Afrique…).

Carr s’était faitconnaître il y a deux ans en publiant le livre « Does IT Matter? » (quipeut se traduire à peu près par « Les technologies de l’informationservent-elles à quelque chose? »).

Même recette:titre accrocheur, semblant d’esprit critique, étalage de conservatisme de bonton. L’idée semblait bonne, mais la conversationétait vite tombée faute d’arguments du côté de l’accusateur. Désolant manqued’imagination.

Il s’en fout. Sonpremier objectif est de faire parler de lui.

Carr applique aumonde des blogs la plus mauvaise recette du mauvais journalisme: publier unenouvelle erronée puis publier un démenti donne deux bonnes occasions d’être àla une. Carr, lui, se passe de rectificatif.

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...