[Je suis en Colombie pour participer à une discussion sur le journalisme en Amérique Latine organisée par la Fundación Nuevo Periodismo. Les orages tropicaux ont perturbé mon voyage… d’où ce retard dans mes billets que je regrette. De là j’irai en Argentine et au Brésil… Nous en reparlerons.]

Dans Homoconexus, un article publié le 11 juillet dans la Technology Review, JamesFallows, a relancé le débat sur web 2.0(voir ce billet) en s’appuyant sur une aventure qu’il qualifie lui-même « d »expérience journalistique de vie exclusivement web 2.0″: quinze joursconsacrés à basculer sur le web (et pas seulement sur son ordinateur) le plusgrand nombre possible d’activités.

L’expérience peutsurprendre. « C’est un peu comme évaluer l’utilité d’une automobile enrenonçant à sa chambre pour dormir sur le siège arrière de sa voiture pendantdeux semaines, » commente Tim O’Reilly le patron de O’Reilly Networks. Çan’empêche pas Fallows d’en tirer quelques analyses intéressantes.

Au niveautechnique il fait d’Ajax la clé de voute technique du système ce qui est unesimplification excessive.

L’approchepragmatique lui permet, outre les sites connus (Flickr, YouTube, Skype, etc.,)de nous en indiquer d’autres comme Dodgeball.com (qui permet de retrouver sesamis dans un lieu public), Zillow.com (qui donne la valeur des maisons aux États-Unis),ou iOutliner.com (qui permet de faire des plans d’articles ou de livre).

Sur le fond,Fallows affirme d’abord: « Le nouveau web est analogue et nondigital. » Il entend par là qu’il n’est pas le résultat d’une seuleinnovation considérable. Il s’agit plutôt d’un continuum d’idées pas toutesrévolutionnaires.

Mais, se dépêche-t-ild’ajouter: « Le nouveau web est digital, pas analogue. » Il ironise surla contradiction avec son premier point mais précise que « l’intelligencecollective que web 2.0 est censé organiser est plus impressionnante quand elleenvoie des messages différenciés sous la forme oui-ou-non et bien moins bonnequand elle essaye d’offrir des jugements nuancés. » Sur eBay lescommentaires permettent de savoir si un vendeur est bon ou mauvais. Par contre,les suggestions faites par Amazon ou Pandora pour orienter ses achats en nuancene le convainquent pas.

Une desfaiblesses de web 2.0 est que « en fait nous ne vivons pas online ».  Le lien qui manque c’est celui qui permetd’accéder à ce nouvel univers quand on n’est pas en face d’un clavier. Et nelui parlez pas de PDAs ou de téléphones mobiles: « leurs écrans sont petitset mauvais et leurs claviers sont encore plus petits et pires ».

L’essentiel à comprendrec’est que tout ça repose sur la confiance qui est aussi affaire de générations: »l’ère Web 2.0 appartient à des gens plus jeunes et plus confiants »que lui, estime-t-il.

L’expériencepratique menée par Fallows ne manque pas d’intérêt. Elle risque de retenird’autant plus de retenir l’attention qu’elle a déclenché une nouvelle approchede Tim O’Reilly dont je parlerai… demain.

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...