NatachaquestersemeonPar NatachaQuester-Séméon

Bienvenue àNatacha qui inaugure CaféTransnets (voir ce billet et la catégorie).

Journaliste,productrice, blogueuse, Natacha est à l’origine, entre autres initiatives, desWifipicnics (signalés par ce billet, puis par SmartMobs). Avec Sacha, Tristan(et quelques autres) elle met en acte – Les Humains Associés (Web 2.0 citoyen)-, un précieux mélange d’imagination et d’utilisation astucieuse de la technologieen prise sur la société. 

 

La matièrepremière des réseaux c’est l’information et elle a un coût. Certains ont entrepris de le réduire le plus possible pouraugmenter la compétitivité et les marges. Quelque part ils y sont parvenus parun tour de magie en nous faisant faire leur travail à leur place : ainsi, noussommes de plus en plus nombreux, à créer, partager ou sélectionner descontenus, à les étiqueter (tags) et les diffuser à grande échelle.

Si d’un côté, ontrouve des créateurs et des auteurs qui ne comptent pas leurs heures, del’autre, il y a les services et les agrégateurs, ces intermédiaires qui mettentà disposition des outils automatisés pour accéder à ces contenus fournis parune main d’oeuvre gratuite. À l’instar d’un moteur de recherche comme Google,des fortunes et de nouveaux empires se bâtissent. Le départ prochain de BillGates de Microsoft est symbolique de ce changement d’ère.

Elle a plus dezônes zones grises qu’on ne veut bien le dire.

YouTube, DailyMotion, qui sont de formidables plateformes de partage de vidéosultra-populaires et simples d’accès, ont une politique ambiguë. Ils affirmentne pas accepter les vidéos piratées et respecter les droits d’auteur.

Dans lesfaits,une bonne part des vidéos qu’ils mettent à disposition sont de sourcesnon identifiées (piratées autant le dire). Au milieu de la masse de contenusamateurs donc autoproduits, certaines vidéos sont visionnées des millions defois et deviennent des standards du genre.

En choissant dediffuser leurs vidéos originales par ce service, les utilisateurs de YouTube,acceptent de donner ipso-facto à cette compagnie un droit mondial, nonexclusif, pour distribuer et même modifier leur travail.

Et la richessecréée par le travail d’indexation manuelle (folksonomie) des photos que jeposte sur Flickr ou le lien sur Ma.gnolia, à qui appartient-elle ? L’indexationhumaine s’annonce comme un marché en pleine expansion (cf. Yahoo)

Certains passagesdu contrat d’utilisation du service de rencontres en ligne Meetic.fr laissentsongeur, puisque l’utilisateur cède les droits de propriété intellectuelle desinformations concernant sa vie privée.

On retrouve desolides fractures entre les amateurs et les professionnels, le libre et lepropriétaire, le payant et le gratuit. Il n’y a aucun mal à gagner de l’argenten créant et en vendant du contenu. Il ne s’agit pas de jeter le bébé avecl’eau du bain, néanmoins en tant qu’utilisateur-auteur (que nous sommes presquetous d’une façon ou d’une autre), bref, producteurs de valeur ajoutée, nouspourrions émettre un souhait : celui de pouvoir choisir librement de partagerou de vendre le fruit de notre travail, de notre créativité, notre droit àl’image. Si Wikipédia est si extraordinaire (même si le fonctionnement del’encyclopédie va évoluer) et si les réseaux sociaux peuvent être un moteur detransformation dans notre société, c’est en partie en restant fidèles à ladynamique d’origine du Web, nourris par le libre, le partage réel, lagénérosité gracieuse.

 

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...