Annenberghorizontalcomm061006Je suis de nouveau à Los Angeles, cette fois pour une conférence sur « La montée globale de la communication horizontale ». La conférence est organisée par Manuel Castells et se tient au Annenberg Center.

Le thème de ce matin (après-mid pour vous) est la société civile.

John Downing, professeur à l’Université du Sud de l’Illinois à Carbondale vient de dire des médias sociaux: « L’essentiel est de comprendre comment ils sont intégrés dans les mouvements sociaux. C’est la clé pour comprendre leur impact. »

Il est suivi par Alfonso Gumicio du Communication for Social Change Consortium qui parle de l’importance de « posséder (own) le processus de communication. C’est à dire décider collectivement ce qu’on va communiquer et à qui. » Cette notion cardinale d’appropriation se manifeste notamment au niveau des langues. « 90% de l’internet n’a aucun sens pour 90% de la population. » D’où l’importance de « créer des pages qui ont un sens et sont importantes pour les gens de l’endroit ».

Le Coréen Myoung-Joon Kim de MediAct parle d’un pays où « tout le monde est connecté et personne n’a de problème avec sa connexion ». Les problèmes sociaux traditionnels demeurent bien sûr en même temps que d’autres surgissent. Notamment le défi d’articuler une stratégie qui intègre aussi bien les médias traditionnels que les nouveaux. Sur ces derniers il faut en même temps les utiliser et intervenir sur la législation qui se prépare les concernant. « Pour le futur il faut penser la relation entre les différents niveaux et entre les médias traditionnels et les nouveaux ».

Sasha Costanza-Chock, doctorant à l’école de communication Annenberg, présenté par Castells comme « le père intellectuel de cette discussion » insiste sur le fait que les mouvements sociaux ont des dimensions translocales et transnationales depuis longtemps (le mouvement contre l’esclavage par exemple). « Ça n’est pas nouveau et ça ne dépend pas de l’internet. » Parmi les éléments nouveaux cependant il insiste sur la circulation des expériences en matière de « processus de communication ». Cela se passe de façon très concrète. Par exemple IndyMedia a un espace sur lequel on peut trouver les notes prises par les participants aux différentes expériences et pleines de références « sur ce qui se fait et sur ce qui marche et qui ne marche pas » (doc.indymedia.org).
Deux dimensions me paraissent essentielles: le fait que les activistes abordent le problème de la communication à de multiples niveaux en parallèle. L’importance du mouvement spécifique pour modifier les médias et la façon dont ils sont utilisés, pour inventer de nouvelles stratégies diversifiées.

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...