Ceux qui aimentbien se moquer de la formule « web 2.0 » apprécieront peut-être cettephrase d’une dirigeante de Google venue présenter Google Docs & Spreadsheet(fusion de Writely et de Spreadsheet. Tout arroser de la sauce « 2.0 »lui semble aussi ridicule que de dire que « la voiture était la version 2.0du carrosse ».

Mais pour ceuxque la version 2.0 des choses intéresse, la première journée de la conférenceOffice 2.0 s’est révélée passionnante. Elle a commencé mercredi11 octobre à SanFrancisco et se prolongera ce jeudi.

La discussion dumatin m’a particulièrement plu. Il s’agissait de poser le problème, de dresserle tableau dans lequel se retrouver. Tâche plus difficile qu’on ne croit.

Ainsi IsmaelGhalibi Ghalimi, l’organisateur, s’est dépêché d’expliquer que Office 2.0 c’est »office online ». Mais dès qu’on lui a donné le micro, Dan Farber,vice président de C|net a commencé par sourire de cette conférence danslaquelle tout le monde voulait rentrer « alors que personne ne saitexactement ce que c’est ». Peu importe: il n’y avait plus de place.

HeureusementFarber avait pour tâche d’interviewer Esther Dyson pour qui « c’est facileà imaginer mais beaucoup plus facile à réaliser ». A preuve, a-t-ellerappelé, tous ces pays, tous ces endroits du monde où il est si difficiled’avoir une connexion.

C’est bien joliestime-t-elle « d’envoyer ses données dans les nuages » (ce qui posedes problèmes de sécurité, de protection des données et de confiance qui sontloin d’être réglés) mais « l’essentiel ça n’est pas les données c’est lacollaboration ».

Dit autrement: »C’est moins ce que contient la tâche que la synchronisation ». Or leslogiciels ne semblent pas assez intelligents. « Nous ne sommes pas encoreassez bons, estime-t-elle dans la gestion des processus. » Pour résoudre ceproblème il faut une certaine organisation et beaucoup de simplicité.

Un des orateursest même allé plus loin: toutes ces fonctions qu’on essaye de mettre online, ilfaut non seulement qu’elles soient ultrasimples à exécuter si l’on veut qu’unemajorité des travailleurs les adoptent. Il faut qu’elles soient invisibles.

Quiconque entendla formule « Office 2.0 » est tenté de se demander qu’elle est la différenceavec web 2.0. La réponse nous a été donnée par Andrew McAfee, professeur à l’écolede business de Harvard pour qui « la plus grande différence est la présencedes dirigeants, des cadres. » Il n’y en a pas pour les usagers et on nesait pas comment ils vont réagir dans le monde de l’entreprise face à cestechnologies ouvertes et décentralisées qui donnent du pouvoir aux gens.

 

PS – Parmi les perles d’Esther Dyson: « Lesinconvénients d’être petit sont en train de disparaître alors que lesinconvénients d’être grand demeurent ». Ou encore: « L’hybridité n’estpas une concession. L’hybridité est raisonnable ».

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...