Googlebombing Un groupe de démocrates a lancé une campagne de bombes google contre 50 candidats républicains aux élections de novembre. Résultat: quand vous tapez le nom du candidat républicain en question sur Google, vous obtenez sur lui les informations que les démocrates veulent mettre en avant.

L’initiative a été lancée par Chris Bowers, blogueur de MyDD.com (DD pour Direct Democracy) comme une vraie stratégie politique. Rien n’est caché. Tout est clairement expliqué sur le web.

Vu de loin, ça a l’air d’une manip gigantesque. Les blogueurs de droite protestent et l’un d’entre eux invite même Google à intenter un procès à Bowers.
Ils se trompent (de même que les démocrates s’ils sont convaincus d’avoir trouvé une quelconque martingale). Il s’agit en fait d’un nouveau terrain d’affrontements propre aux campagnes sur le net. Tous les partis peuvent en faire autant (ils ne se gêneront pas). Outre les coups de fils aux indécis et les collages d’affiches, les sympathisants seront bientôt invités à semer le web de liens à leur convenance. C’est ce qu’a immédiatement fait le blogueur John Hawkins de Right Wing News en avançant sa propre liste de liens (peu favorable aux démocrates) à promouvoir.

La victoire reviendra à celui qui pourra mobiliser le plus d’internautes.

Concrètement, l’opération consiste à mettre autant de fois que possibles des références négatives à une personne pour qu’un internaute consultant Google (ou tout autre moteur de recherche) à son propos les trouve sur la première page des réponses. (Voir la définition de Wikipedia en français).

Le champion toute catégorie est « miserable failure » qui renvoie sur Google au Président des Etats-Unis et sur Yahoo à sa biographie. D’une façon générale c’est plus facile à réaliser sur les candidats peu connus que sur les vedettes (déjà citées sur un trop grand nombre de pages web pour qu’il soit facile d’influencer le résultat). Voir l’état de leur campagne le 26 octobre ici.

Localement, l’impact peut être considérable. Dans les circonscriptions où les compétitions sont serrées, les plus susceptibles de se renseigner sur les candidats sont les plus indécis et donc les plus enclins à réagir à des informations négatives.

Ceux qui seraient intéressés par ces nouvelles pratiques ont tout intérêt à faire attention à un détail (qui n’en est sans doute pas un, mais qui semble avoir échappé à Hawkins) de la stratégie de Chris Bowers. Il renvoie à des articles publiés par des médias établis. « Nous voulions des vrais articles pour qu’il soit clair que nous n’inventions rien » a-t-il déclaré au New York Times.

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...