NewsTrust permet de noter les articles de journaux (trouvés sur le web) en fonction de critères sérieux. J’ai expliqué hier (voir ce billet ) le fonctionnement du site et pourquoi cet outil permet d’aller beaucoup plus loin que de simplement dire « ça me plaît » (ou le contraire). C’est en fait la version web 2.0 du contrôle de qualité journalistique.

Pour y voir plus clair j’ai demandé au fondateur Fabrice Florin , ancien d’Apple et de Macromedia, pourquoi il avait lancé un tel site et ce qu’il pense de l’extension du modèle à d’autres domaines.

« Parce que nous sommes esclaves de nos croyances » m’a-t-il répondu. « Nous avons tendance à confondre ce avec quoi nous sommes d’accord et la qualité du journalisme qui en rend compte. Ça arrive même à des lecteurs bardés de diplômes universitaires. »

Se poser une ou deux questions de plus quand on lit peut nous aider à changer de perspective. « J’ai essayé de trouver un angle pour aider les gens à aller au-delà de leurs croyances, à envisager qu’ils pourraient avoir tort. C’est une façon d’ouvrir l’esprit, »ajoute-t-il.

Quand on lui demande s’il s’agit d’une critique des journalistes, Florin de défend vaillamment. « Pas nécessairement, » dit-il, « je crois que la critique des médias de grande diffusion est exagérée. Les ressources dont disposent les journalistes diminuent, ils sont inondés comme tout le monde par l’excès d’information. On les aide en leur donnant des réactions, en leur signalant les meilleurs articles. »

En attendant le système connaît un certain succès initial après son lancement fin novembre. Le pourcentage des pages vues a augmenté de 20% en une semaine et le nombre de membres inscrits (qui peuvent donc noter des articles) a doublé.

Comme toujours, la question est de savoir si le site parviendra à attirer suffisamment d’usagers pour entraîner les effets de réseau qui donnent leur qualité à ce genre d’entreprise.

Ceux qui ne se sentent pas concernés devraient faire attention. Cet exemple de panoptique inversé n’a aucune raison d’être limité au journalisme.

« Le principe de notre ‘trust network’ devrait s’appliquer très bien a d’autres thèmes, comme la finance ou la médecine, » estime Florin. « Une fois que NewsTrust est bien lance, nous pensons démarrer des projets séparés pour offrir ces genres de services dans d’autres secteurs. Le potentiel est immense. On peut utiliser notre méthodologie de base pour mesurer la qualité et la réputation de toutes sortes de sujets: les politiciens, les écoles, les plombiers, les produits alimentaires ou les programmes de variété, par exemple. Mais le développement de chacun de ces créneaux verticaux demandera une définition différente des principes de valeur pour chaque secteur. »

Ça fait un peu peur, bien sûr, mais j’ai tendance à trouver ça plutôt positif.

Et vous?

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...