Certains de ces clips (celui de Beyonce notamment) ont été vus plus de 250.000 fois en trois jours… Mis en ligne par des usagers, ils n’ont aucune pub de la diffusion originale. Ils ont surtout le mérite de ne présenter que les meilleurs moments de ce show « trop long, trop ennuyeux et narcissique » (dixit Om Malik ).
Il ne fallait pas beaucoup d’intelligence collective ou de marchés prévisionnels (voir ce billet ) pour prévoir une telle bêtise. Les grands de l’industrie du cinéma et de la musique ne comprennent rien à l’évolution de l’audience.
L’argument du dirigeant de l’AMPAS cité par Variety pour justifier la bourde est carrément hilarant. Niant que c’est une question de gros sous, il dit retirer les clips « pour mettre les gens en appétit pour le spectacle de l’année prochaine ». Il donne plutôt envie de gerber.
YouTube et d’autres sites de ‘médias sociaux’ de ce genre contribuent au contraire à la popularité d’un évènement comme la remise des Oscars.
Voir un clip sympa cette semaine donne envie de regarder le show à la télé la prochaine fois (à ceux qui aiment).
C’est ça la « convergence culture » dont parle Henry Jenkins (voir ce billet ). Il la définit comme « le flot de contenu qui passe par de multiples plateformes, la coopération entre de multiples industries de média et le comportement migratoire des audiences qui iront à peu près n’importe où en quête des types de diversion qu’ils veulent. »
Les publics choisissent de plus en plus librement ce qu’ils veulent voir, à quel moment et sur quel appareil. Le leur interdire est impossible et ne peut que susciter leur ressentiment. Comme on dit en anglais, Hollywood vient de se tirer dans le pied. Et ça fait même pas un bon film.
Y a-t-il quelqu’un pour les défendre?
Mise à jour: Au moment de poster (près de minuit heure locale), j’ai vérifié et j’ai trouvé ce qui semble être un nouveau clip de Beyonce et un autre de Will Ferrell (tous les deux pris dimanche soir). Ils n’y seront peut-être plus quand vous lirez ces lignes.
Essayez et dites-nous…
