acceleration-fkr-techsavant.1183703092.jpg Le secret de web 2.0 c’est la participation des gens et j’aimerais bien comprendre tout ce que cela implique. Ils mettent les données en ligne sans demander à être payé pour cela. Les entreprises leur donnent une petite touche spécifique pour justifier de se les approprier. Et elles les monétisent. La machine tourne.

C’est d’autant plus important qu’il n’y a plus guère d’argent à faire avec les fonctions remplies par les applications du fait qu’elles tendent à devenir open source. Il faut donc des données.

La seule façon économique de satisfaire ce besoin c’est d’obtenir des usagers qu’ils les mettent eux-mêmes en ligne. L’astuce consiste à les y inciter par des mécanismes où ils trouvent leur intérêt.

La quantité d’informations mises en ligne dépend donc du nombre d’heures consacrées à cela par les webonautes. Beaucoup pour un tout petit nombre, assez peu pour l’immense majorité d’entre nous. Il est plus élastique quand nous y trouvons notre compte, mais même dans ces cas, le temps dont nous disposons est limité.

Or le web 2.0 gagne du terrain. Le courant devient « mainstream ». Tout le monde en parle. Les capital-risqueurs débloquent des fonds. Les entreprises se multiplient. Toujours sur le même modèle.

Les chances des nouveaux venus sont en fait assez réduites puisque la logique des réseaux nous enseigne que, sauf exceptions, le trafic tend à se concentrer sur ceux qui sont présents depuis plus longtemps.

La multiplication des offres pompe donc une bonne partie de l’énergie disponible et nous risquons fort d’avoir moins de temps à consacrer à chacune d’entre elles, les rendant ainsi moins susceptibles de s’imposer.

L’écrémage est inévitable à relativement court terme.

Il est vrai que c’est le modèle traditionnel des capitaux-risqueurs de la Silicon Valley qui ont pris l’habitude de mettre leurs billes dans dix sacs en attendant que le gros lot sorte de l’un d’entre eux et qu’il rapporte plus de dix fois la mise.

Ça marche et ça dépend, en termes généraux, de la disponibilité des consommateurs à dépenser de l’argent.

Mais avec web 2.0 ils parient sur une variable apparemment moins élastique: le temps dont disposent les webonautes pour alimenter la machine. En investissant dans un nombre croissant d’entreprises qui fonctionnent sur le même modèle ils ne se contentent plus d’attendre le passage l’inévitable coup de balai, ils accélèrent le passage à l’étape suivante.

L’explosion de cette bulle devrait être moins dramatique que l’antérieure car il y a moins d’argent en jeu (les investissements requis sont moins lourds) mais le cycle pourrait fort bien s’accélérer.

Voilà ce qui me turlupine…

Qu’en pensez-vous?

[Photo Flickr de Techsavant ]

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...