Plus de 70 sociétés présentent leurs produits à la conférence Office 2.0 qui se tient en ce moment à San Francisco (voir ce billet et celui-ci). L’impression – trompeuse, certes, mais inévitable – c’est qu’elles font toutes la même chose. Les deux communs dénominateurs qu’on retrouve presque toujours sont: des outils permettant de faire online ce qu’on fait sur son desktop, et une capacité accrue de collaboration.

En tête nous avons toujours Google Docs, Zoho et ThinkFree qui ont une longueur d’avance. Google pour les raisons que l’on sait. Zoho parce qu’ils offrent aux PME un niveau de sophistication technique comparable à celui d’un département informatique complet… pour beaucoup moins cher. Ils ont profité d’Office 2.0 pour lancer un nouveau niveau d’intégration de leurs multiples outils: business. Ça permet à un responsable de gérer tout un réseau d’offres TIC différenciées suivant les régions et les besoins et sans infrastructure centrale.

ThinkFree, pour sa part, limite ses outils aux programmes essentiels que sont, traitement de texte, tableur et présentation mais parie sur une offre de synchronisation online/offline plus sophistiquée que la plupart des autres.

Deux sociétés européennes

A part ceux-là dont tout le monde parle, j’ai repéré deux sociétés qui semblent vraiment apporter un plus. Les deux sont européennes.

Britannique, Huddle parie sur le cocktail « réseaux sociaux + outils + sécurité » m’a expliqué Alastair Mitchell qui est leur directeur commercial. Chaque utilisateur peut fonctionner sur la base d’équipes ad hoc ou de réseaux sociaux (un peu comme Ning ) ce qui semble être leur originalité principale. Ils garantissent la sécurité des données dont beaucoup d’entreprises s’inquiètent de voir qu’elle reste une notion apparemment vague pour Google et pour Zoho.

Belge, ContactOffice est peut-être la suite la plus complète. Elle ajoute wikis, forums, groupes et même messages SMS aux programmes traditionnels.

J’ai l’intention d’essayer les deux.

Hélas, le business model n’est pas encore au point et les choses sont moins que claires dans ce domaine. Pour la plupart de ces sociétés, les revenus sont sensés provenir du stockage des données de leurs usagers qui se fait sur leurs serveurs.

Or, on constate des disparités considérables entre les offres avec des sociétés faisant payer 5 dollars ou plus par mois pour 25 Mo d’infos alors que Zoho offre 1Go pour rien. Et qu’on ne nous dise pas que c’est une question d’outsourcing. C’est une question de capacité de stockage dont nous savons que les prix baissent régulièrement.

L’impression curieuse qui se dégage de tout cela c’est que la plupart de ces sociétés offrent des outils web 2.0 dans une logique de business 1.0 c’est-à-dire en pensant plus encore aux responsables d’entreprises qu’aux individus qui, pourtant, ont une grande liberté de choisir l’outil qui leur convient et de l’introduire dans la boîte pour laquelle ils travaillent.

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...