argonauti-3-universitadellanotteit.1190010992.jpgJ’ai commencé à utiliser le terme « webonaute » en novembre dernier sans préciser ce que j’entendais par là. Et je dois reconnaître qu’au départ il s’agissait simplement de désigner ceux qui utilisent le web, même si j’évoquais alors « l’appropriation du web par les webonautes » (voir DeuxZéro et Transnets ).

Webonaute est une adaptation du terme « internaute »: ceux qui naviguent sur l’internet et y ont, comme le fait remarquer Wikipedia , une attitude plus dynamique que quand ils sont lecteurs, auditeurs ou téléspectateurs. D’où l’ajout de l’élément « naute » (du grec « nautês » navigateur, nous rappelle le Robert) comme dans argonaute ou astronaute… entre autres.

A la lumière de ce que devient le web aujourd’hui, je me demande si le terme ne recouvre pas quelque chose de plus riche.

Même s’il contenait potentiellement l’essentiel de ce qui a permis à web 2.0 d’éclore nous utilisions fondamentalement web 1.0 comme un support nous permettant… de naviguer d’un document à l’autre avec une fluidité impossible sur d’autres médias. Mais l’interactivité demeurait limitée et nous utilisions peu la dimension bidirectionnelle du web, le fait qu’on peut le consulter et le modifier, ce que les anglo-saxons appellent ses propriétés « read/write ».

Or nous sommes chaque jour plus nombreux à modifier ce web et l’infrastructure qui le sous-tend. Nous le faisons quand nous utilisons Skype, quand nous postons un billet ou écrivons un commentaire sur un blog, quand nous communiquons au moyen d’un programme de messagerie instantanée, quand nous écrivons sur le mur Facebook de l’autre ou sur sa page MySpace, quand nous participons à un wiki d’entreprise etc., etc.

L’évolution de l’informatique « dans les nuages » le fait qu’applications et données sont accessibles par l’intermédiaire d’un « navigateur » renforcent cette richesse ajoutée des webonautes par rapport aux internautes.

Nous sommes des utilisateurs plus actifs, des consommateurs/créateurs, lecteurs/écrivains, auditeurs/enregistreurs, vidéo- spectateurs/producteurs. Nous avons même le pouvoir d’organiser toutes ces données, ces infos, ces connaissances, ces expressions en leur collant les étiquettes qui nous chantent, en les taguant. Nous en définissons l’ordre et nous le changeons à chaque instant.

Alors… on garde le terme ou pas? Qu’en pensez vous ?

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...