A New York, Jeff Mignon n’apprécie pas vraiment la notion de « web 3.0 » et propose de la remplacer par « média 3.0 » . Il écrit:

« Ce qui marque l’entrée dans cette nouvelle ère, c’est d’abord tous les outils de filtrage pour :- trouver (Google, Yahoo! et autres moteurs de recherche),- agréger, trier, organiser (les NetVibes, itsmynews, iGoogle, newsvine…),- diffuser (RSS, widgets, réseaux sociaux…),- commenter et recommander (Digg, Wikio…), des contenus dans un objectif de personnalisation totale. Et pas seulement des contenus éditoriaux mais aussi des contenus commerciaux et des services. Outils qui vont de plus en plus s’appuyer sur de l’intelligence artificielle. »

Tous ces éléments, bien sûr, se trouvent dans web 2.0 (ou dans média 2.0) mais ils seront amplifiés par des technologies allant de l’intelligence artificielle aux plateformes mobiles pour n’en citer que deux qui sont évidentes.

Mais le vrai défi est encore ailleurs selon Mignon:

Le danger, pour les médias analogues, c’est cette puissance de personnalisation. Pourquoi ? Parce qu’elle met à rude épreuve le monde de la publicité, leur première source de revenu. Comment ? De deux façons. En remettant en cause la logique mass-market et en offrant la possibilité d’un ciblage quasi individuel.

Il nous reste donc à nous interroger sur l’intérêt du passage de « web 3.0 » à « média 3.0 ».

Voici ce qu’en dit Alan Mutter depuis Silicon Valley:

« I use the term “Media 3.0,” as opposed to “Web 3.0,” because the term is technologically agnostic and the web, imposing as it is today, could be supplanted some day by a new technology as radically different as HTML was to hot metal.

Media 3.0 will turn absolutely upside-down the classic one-to-many model of Media 1.0, replacing it with a many-to-one paradigm in which news, entertainment and advertising are delivered in a uniquely individualized fashion to all but the most technologically recalcitrant consumers. »

Cela permet au moins d’élargir le champ des changements à venir. La discontinuité ne concernera pas seulement le web. Il nous faudra un autre terme. Pourquoi pas « Média ».

Vous avez sûrement des suggestions…

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...