handheldjammer-telegraphcouk.1196322342.jpgImaginez vous dans le métro, dans le train, au restaurant, dans n’importe lequel de ces endroits publics où rien n’est plus désagréable que d’être dérangé par un inconscient qui raconte sa triste vie intime, donne des ordres ou éclate de rire sans même nous en faire partager la cause.

Imaginez donc que dans un tel moment, la conversation soit brutalement interrompue. Le type, la nana regarde son mobile devenu muet en se demandant ce qui se passe, en n’y comprenant rien. En jurant après cette cochonnerie qui ne marche pas.

Et figurez vous que le responsable de cette interruption c’est vous… (ou votre voisin).

C’est possible.

Il suffit pour cela d’avoir un brouilleur, ce que les américains appellent un « cell phone jammer ». C’est illégal aux États-Unis (11.000 dollars d’amende) mais dans ce pays où la culture du vigilante, du gars qui se fait justice lui-même, est fortement ancrée, ils les font venir sans scrupule de l’étranger. C’est ce qu’a révélé récemment le New York Times en allant interviewer… ceux qui les vendent depuis Londres ou Mumbai .

Le principe est simple: le jammer envoie un signal assez puissant pour empêcher les mobiles adjacents de communiquer avec les antennes qui relient les appels. Les petits couvrent quelques mètres (ils démarrent à 50 dollars), certaines entreprises en achètent des fixes (de 1.000 à 4.000 dollars ou plus) qui assurent la tranquillité dans un local, une salle, un immeuble.

Parmi les utilisateurs on trouve un psy qui en a marre de se voir interrompu au milieu d’une séance de thérapie, un patron de restau qui ne supporte plus de voir les appels distraire ses employés sans arrêt et des profs, qui assurent ainsi que leur enseignement ne sera pas perturbé par l’extérieur.

Les victimes collatérales (celles qui n’avaient rien fait de mal) peuvent être très nombreuses.

Alors, qu’est-ce qui est le plus insupportable, la personne qui ne sais pas se contenir en public et vous importune avec ses conneries ou celle qui se donne le droit de rétablir l’ordre toute seule, sans beaucoup plus de considération pour le droit des autres?

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...