ontariobirds-tony_the_misfit.1245047288.jpgAssez parlé de « communautés »! Le mot est utilisé à tort et à travers et j’ai bien l’impression qu’il s’agit, dans la plupart des cas, d’un abus. D’où la question: quand faut-il parler de « communauté », de réseau ou de quelque chose d’autres que nous devons apprendre à nommer?

Je poursuis ainsi, avec les groupes auxquels nous participons, ma brève série de questions commencée hier avec celle qui concerne l’opposition (erronée me semble-t-il) entre « monde virtuel » et « monde » physique.

Partons d’un constant simple et relativement évident: tout le monde a tendance à parler de communauté quand il ne s’agit pas de les promettre comme s’il s’agissait d’une sorte de paradis terrestre. Les entreprises le font sans vergogne pour parler de leurs clients et les partis politiques suivent le pas pour parler des gens qui ont voté pour eux.

Soyons sérieux. Les gens qui achètent des chaussures d’une même marque n’ont rien d’autre en commun entre eux que d’avoir acheté des souliers qui ont la même étiquette sous la semelle ou sur le contrepied. Ça n’est pas pour autant qu’ils forment une communauté.

Les communautés, traditionnellement, sont représentées par un contenant dans lequel on se trouve: enveloppe, boîte, pays, association, etc.

Les réseaux, par contre, sont souvent représentés par des connexions entre des nodes. Ils ne sont pas fermés et la nature de chaque relation pourrait (en principe) être représentée par le lien en question.

Dans un cas on « appartient à », dans l’autre on est « connecté à », en relation avec ». Dans les réseaux, les liens sont plus lâches que dans les communautés, et plus limités en portée et en durée.

Les situations ambigües abondent. Sur Facebook et autres sites semblables, par exemple. Nous pouvons être connectés à des centaines de gens mais n’entretenir de vrais échanges qu’avec une poignée. L’intéressant est alors que c’est la nature des échanges qui va dessiner l’émergence éventuelle d’une communauté et pas la notion d’appartenance appliquée de loin ou de haut.

Mais pourquoi serait-il important de marquer la différence? Parce que le niveau d’engagement n’est pas le même. Ceux qui abusent du mot communauté veulent nous tromper sur la nature de la relation que nous maintenons avec nos pairs et, surtout, avec eux. C’est à nous de dire.

Qu’en pensez-vous?

Peut-être nous faut-il un autre terme, intermédiaire, pour parler de ces groupes avec lesquels nous aimons faire un nombre limité de choses de façon temporaire. Il en existe plein. Mais lequel choisir?

Des idées?

[Photo Flickr de Tony the Misfit ]

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...