bethnoveck.1249025649.jpgLa transparence dans la gestion des données du gouvernement fédéral américain avance à grands pas comme l’a récemment montré Vivek Kundra , Chief Information Officer de l’administration Obama lors du Personal Democracy Forum de New York fin juin (voir ce billet ). Mais il ne s’agit que d’un début à la fois indispensable et insuffisant à l’ère de la participation. Beth Noveck chargée du « gouvernement ouvert » à la Maison Blanche (elle est Deputy Chief Technology Officer) a pour tâche d’aller plus loin.

Elle doit mettre en œuvre la participation,  faire que les gens contribuent avec des idées,  les aider à produire initiatives politiques et recommandations, à en discuter, à voter. La première expérience a été menée en trois temps: brainstorming, discussion, rédaction d’un brouillon de propositions.

Cette partie active a été réalisée sur le site de MixedInk , espace type wiki et recours naturel pour Noveck qui vient de publier un livre sous le titre Wiki Government .

Mais revenons aux « recommandations ». Nombre d’entre elles sont peu sérieuses et peuvent même être sources de problèmes comme l’insistante demande de légalisation de la marijuana. Mais Noveck les attribue au « processus d’apprentissage ». Rien de grave.

Lors d’une intervention très remarquée au Personal Democracy Forum elle a souligné au contraire que « Nous avons trouvé des suggestions extrêmement réfléchies qu’aucun petit groupe de la Maison Blanche n’aurait été capable de produire ». Le processus mettra un certain temps à mûrir mais ça vaut la peine car « il s’agit de changer la façon de travailler du gouvernement, sa façon de prendre des décisions. Nous pouvons créer un mouvement viral qui ouvre réellement le gouvernement ».

Comme Kundra elle fait une grande place aux erreurs, plus que probables dans un processus de ce genre. C’est pour cela qu’ils abordent leur aventure « à la Google »… en version bêta: ils appliquent le précepte selon lequel accepter l’erreur encourage l’innovation et qu’il est préférable de se tromper tôt ce qui permet de corriger vite.

Dans son livre, Beth Noveck s’est faite l’avocate de la « démocratie collaborative » qui repose sur « un travail partagé entre une institution du gouvernement et un réseau de participants ». Dans tous les domaines, chacun apporte son expertise, qu’elle soit scientifique ou fondée sur l’expérience en s’appuyant sur toutes les formes de collaboration rendues possibles par l’internet.

Le problème, selon Erick Schonfeld de TechCrunch c’est que le public aura accès a plus d’informations, d’outils, d’espaces d’expression mais que les intérêts constitués, les lobbies seron mieux armés pour s’en servir .

Mais c’est un nouveau champ d’affrontements qui s’ouvre, nouveau pour tous. Le potentiel perturbateur des TIC arrive maintenant au cœur du pouvoir politique.

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J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...