loicgeraldineleweb09-bgmick.1260797028.jpg J’ai enfin pu assister à la conférence LeWeb et j’en suis ravi. Ça m’a permis de mieux comprendre l’intérêt de certaines conférences européennes (dont je suis généralement privé) et de constater l’émergence d’un modèle dont les américains pourraient bien s’inspirer.

Les thèmes, les intervenants, les sociétés invitées à montrer leurs produits étaient de bon aloi. Pas mieux que ce qu’on voit aux États-Unis mais aussi bien.

Un des avantages essentiels est de faire connaître à un public divers et aux Américains illustrés qui font le déplacement, des sociétés européennes prometteuses comme Pearltrees (qui semble avoir enthousiasmé Robert Scoble ), Deezer ou Goom Radio . Et celles qui ont participé à la compétition des start-ups comme Mendeley et les gagnants Stribe , Tigerlily et Cloudsplit .

Autre avantage, plus significatif encore, le ton des discussions tend à être plus substantiel. Eliane Fiolet d’Ubergizmo qui connaît encore mieux les conférences américaines que moi m’a expliqué que pour elle « les intervenants européens sont moins « corporate » [ils se limitent moins à vendre ce que fait leur entreprise]. Ils disent ce qu’ils pensent et ça rend cette conférence bien plus intéressante que beaucoup de celles auxquelles nous assistons de l’autre côté de l’Atlantique ».

Allons plus loin: l’intérêt principal d’une conférence comme LeWeb est qu’elle fait dialoguer Européens et Américains.

La conférence TED Global qui s’est tenue en juillet à Oxford (à laquelle je n’ai pas assisté) l’avait déjà montré sur un autre registre. On a de biens meilleurs résultats en faisant dialoguer vraiment des esprits et des cultures différentes que quand on s’en tient à une seule culture (quel que soit son degré d’avancement).

Je connais plein de conférences qui font la place à des étrangers. Organisée par Mark Anderson, Fire , plus que d’autres, fait toujours une grande place à l’Asie et au reste du monde. Mais il s’agit avant tout de tolérance, de curiosité ou d’inquiétude, de recherche de marchés potentiels. Ici la question est autre: les TIC permettent de les mettre en relations et les conférences permettent aux gens de se rencontrer, de faire entendre leurs différences et surtout d’en débattre.

Le web n’a pas vraiment de centre ou il en a plusieurs. Il est fondamental de retrouver dans la couche physique le décentrement dont nous faisons l’expérience dans la couche virtuelle.

Quelle place donnez-vous au (aux) décentrement(s) dans le monde d’aujourd’hui? Quelle importance cela a-t-il pour la connaissance, l’innovation, le cheminement de la pensée?

[Photo Flickr de bigmick : Géraldine et Loïc LeMeur, organisateurs de LeWeb]

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...