nexusonegoogle.1262856399.jpegLa meilleure preuve que l’avenir de l’informatique est le téléphone mobile nous est ironiquement donnée par l’offensive de Google dans ce domaine. En lançant le Nexus One , la société de Mountain View essaye de maintenir sa position dominante alors que les générations technologiques se succèdent. C’est encore plus important que la bataille avec Apple.

Pour ArsTechnica le véritable intérêt n’est pas le téléphone lui-même qui n’est « probablement pas un iPhone killer » et qui n’est somme toute qu’un « téléphone Android ». Le pétard c’est l’URL http://google.com/phone qui permet à qui le souhaite d’acheter l’appareil non bloqué sans passer par un opérateur. Ça a pour effet de casser le mécanisme par lequel ces derniers nous emprisonnent dans leurs services.

Mais que vaut l’appareil? Je retiens de la lecture de plusieurs articles de gens qui l’ont essayé qu’il est aussi beau que l’iPhone mais qu’il lui manque certaines des qualités du téléphone d’Apple. Notamment l’écran multitouch qui permet de zoomer en pinçant ou en écartant les doigts.

N’oublions pas pour autant qu’il s’agit d’une première version. Tim O’Reilly insiste aussi sur le fait que le Nexus One est beaucoup mieux intégré au web ce qui est logique et essentiel pour passer à l’étape suivante .

Ceux qui veulent une comparaison en détail peuvent consulter ce tableau du Wall Street Journal Online .

L’affrontement avec Apple n’est en fait, aux yeux de John Murrell de SiliconValley.com qu’une « escarmouche ». « Il y aura du sang  » écrit-il, mais la vraie bataille est le futur du mobile.

Et puis il ne faut pas se limiter au téléphone. Nous passons au monde « nomade ». Android (l’OS de Nexus) peut fonctionner sur différents types de tablettes. Avec Chrome, son Web OS, Google se positionne sur toutes les manières d’accéder au web depuis n’importe quel appareil.

L’ironie – éventuellement amère – dans tout cela c’est qu’Apple risque fort de se retrouver face à Google, dans la position d’Apple… face à Windows.

L’acide Henry Blodget l’explique fort bien quand il dit (en partant des mésaventures d’Apple après le lancement du Mac):

Once again, Apple has seized the early lead, launching a revolutionary product that is taking the world by storm.  Once again, consumers are head-over-heels in love and Apple investors are dynastically wealthy and certain of the company’s future world dominance.  Once again, Steve Jobs is God.

And, once again, Apple is insisting on selling a tightly controlled, fully integrated hardware and soltware device while its major competitor–Google–is spraying low-cost (free) software across dozens of hardware manufacturers, driving for platform ubiquity.

L’avenir nous dira ce que Steve Jobs (qui ne semble pas réagir différemment pour le moment) a appris en 25 ans.

Mais quel est le rapport avec la science-fiction?

Il se trouve que les androïdes du roman culte de Philip K. Dick qui a donné lieu au célèbre film Blade Runner s’appelaient Nexus-6. L’association est rendue évidente par le titre du livre en question Do Androids Dream of Electric Sheep? Elle fait dire à l’une des héritières de l’auteur qu’il y a plagiat et qu’elle envisage une action en justice.

Il va lui falloir beaucoup d’avocats.

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...