Pistes : En quoi pouvons nous transformer les ordures ?

En énergie !

Un partisan et un adversaire de l’incinération des ordures se livrent à un face à face plein d’enseignements sur le Wall Street Journal. Pour le premier il s’agit d’une bonne alternative aux décharges qui réduit les coûts du transport et fournit de l’énergie à un prix relativement bas. Pour le second, cette « très mauvaise idée » pose de sérieuses limites à la réduction du niveau de la pollution.

Le défaut le plus grave, puisqu’il touche notre prise de conscience à tous, est peut-être qu’une telle approche risque fort de décourager les efforts de recyclage.

En revenus !

A Lagos, capitale du Nigeria, Wecyclers transforme les déchets en revenus grâce à la mise à disposition de vélos pour transporter à moindre coût les ordures récupérées. Cela « permet aux communautés des quartiers les plus défavorisés d’être récompensées pour le recyclage de leurs détritus.

La tâche est énorme puisqu’à peine 40% des dix mille tonnes de déchets produits quotidiennement par la ville (de 21 millions d’habitants) sont collectés par les services municipaux.

En bio-gaz !

Saahas.org, une entreprise sociale de Bangalore, transforme une partie des déchets organiques de cette ville de plus de 8 millions d’habitants en bio-gaz et en compost. Elle compte pour cela sur une approche décentralisée de la gestion des ordures qui permet de réduire les transports coûteux vers les décharges éloignées de la ville ou l’abandon au coin des rues. Elle se lance en outre, dans un effort spécial de récupération des déchets électroniques, très abondants dans cette capitale indienne des technologies de l’information.

En maisons !

Kuadro, une entreprise de Guadalajara au Mexique a, pendant quelques années, transformé les déchets plastiques en matériaux pour la construction des maisons. On les imagine difficiles à rafraîchir mais elles étaient accessibles au prix de 5.000 dollars US. La piste, hélas, s’est interrompue brutalement en mars dernier. Cependant, la cessation d’activité semble plus attribuable à des difficultés internes qu’à la technologie. L’idée vaut peut-être la peine d’être reprise…

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Une version de ce billet a été publiée sur le site du Monde.fr le 2 décembre 2015.

Photo Flickr – Usine d’incinération des ordures de Spittelau

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...