Villes innovantes : Copenhague réduit le stationnement

Suppression de places de parking à Copenhague, canons à brume contre la pollution, stade payé par le financement participatif… Chaque semaine, Francis Pisani, journaliste et spécialiste des technologies de l’information, commente pour « Le Monde » sa sélection de l’actualité des mutations urbaines.

Si tous les espaces de stationnement de la capitale danoise étaient réunis en un seul lot, ce dernier couvrirait la presque totalité du centre ville. Et pourtant, 63% des habitants utilisent un vélo tous les jours et seulement 22% d’entre eux possèdent une voiture. Malgré cela Copenhague dispose encore de trois places de parking pour chaque voiture. Ça fait beaucoup. D’où la décision de la municipalité de transformer 80 places en promenade le long du canal le plus important de la ville. Un pas dans la bonne direction, à suivre.

Londres donne le mauvais exempleen transformant un espace public de jeux pour enfants en propriété privée. Le droit d’entrée pour se servir des appareils va de 25 à 45€. Les équipements sont de meilleure qualité mais beaucoup d’enfants du voisinage n’ont pas les moyens d’en profiter faute d’argent.

La téléphonie mobile va changer les villes (et tout le reste) explique l’architecte américain Brandon Donnelly sur son blog. Il s’appuie sur les 16 thèses mobiles que vient de publier Benedict Evans, capital risqueur d’Andreessen Horowitz l’un des cabinets les plus en pointe de la Silicon Valley. La première est que le smart phone devient devient le cœur de tout l’écosystème des technologies de l’information, son « nouveau soleil ». Il pourrait même entraîner – en alliance avec les voitures sans chauffeur – un « changement du paysage urbain ». Comment vont évoluer restaurants et boutiques, se demande-t-il, quand on n’aura plus besoin de se garer ?

La Chine sort ses canons (à brume) contre la pollution. Développés pour éliminer la poussière des mines les plus dangereuses ils sont maintenant utilisés dans plusieurs villes. Ils vaporisent de l’eau qui au contact des particules de contaminants forment des gouttelettes qui tombent au sol. Utiles pour les particules supérieures à 10 microns ils sont inefficaces contre celles de taille inférieures. Pas de miracle donc, mais une technologie utile et ceux que ça tente peuvent en acheter sur le site Alibaba.com (attention, certains sont simplement pour la poussière, pas spécifiquement pour les villes et leur pollution).

Le financement participatif va permettre à Détroit de se doter d’un nouveau stade. Il abritera un club semi pro de foot. Estimé à près d’1 million de dollars le projet a été jugé trop cher pour faire appel aux fonds publics à dépenser pour un sport en pleine expansion mais encore très minoritaire. L’astuce a consisté à ne pas demander de don mais un prêt qui sera remboursé à mesure que le club gagne de l’argent. Et ceux qui s’intéressent à ce genre de projet communautaire (le plus gros pour un financement de ce type aux Etats-Unis selon les organisateurs) noteront avec intérêt que le stade, le quartier, la jeune équipe sont immergés dans une longue histoire pleine de pratiques communautaires.

Une ferme urbaine de Hambourg met en service un distributeur (en bois) d’œufs frais. La ferme s’appelle Hühnerhof der Motte et l’appareil permet aux acheteurs qui passent par là de se procurer des œufs du jour de poules fermières : 6 pour 2€.

Offrez un jardin en boite comme cadeau de Noël. Vous le trouverez sur le site BackToTheRoots (retour aux racines). Il s’agit de 4 boites de conserves contenant une pousse chacune de basilique, coriandre, sauge et aneth plantée dans du mélange parfaitement écologique. Un mail demandant si les boites peuvent être livrées hors des Etats-Unis n’a pas obtenu de réponse. Mais vous pouvez essayer. Et si ça ne marche pas, voici une version plus simple disponible dans l’hexagone.

Un jeu vidéo pour apprendre la physique de l’architecture vient d’être créé par un étudiant de Chicago. Partant de la gravité de Newton Manifold Garden mène le joueur aux découvertes les plus récentes en l’invitant à se promener (horizontalement et verticalement) dans des structures inspirées d’Escher.

Photo Flickr

Une version de ce billet a été publiée sur le site du Monde.fr le 23 décembre 2015.

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...