Trois actualités douloureuses illustrent l’importance des villes pour les réfugiés.

Certaines villes, pourtant réagissent.

  • Confrontés à un plus grand nombre de réfugiés que toutes les autres, Berlin et Hambourg innovent. Cette dernière, en particulier, a mis au point un centre de traduction vidéo live de 50 langues pour permettre aux immigrants de consulter un médecin dans leur langue, nous explique l’Atelier. Le Refugee First Response Center (Centre de premiers secours aux réfugiés) est installé dans un conteneur adapté, il peut être reproduit et installé à Beyrouth au Liban comme à Samos en Grèce. Dans un tout autre domaine le jardin Kampnagel a ouvert l’espace Migrantpolitan pour encourager l’expression artistique par/avec/pour les migrants. L’été dernier il y avait même un casino dans lequel il était bon de perdre puisque l’argent allait aux réfugiés.
  • 70 maires européens (dont Anne Hidalgo de Paris et Ada Colau de Barcelone) réunis au Vatican en décembre dernier ont décidé de créer un réseau de « villes d’accueil ». « Il faut un réseau de maires qui favorise des couloirs humanitaires européens et mette la pression sur les gouvernements afin de mener à une vraie politique d’accueil » a déclaré le maire de Vintimille dont la ville est devenue un « petit calais » italien, explique La Croix.
  • La responsable de la résilience (Chief Resilience Officer) de la ville d’Athènes explique sur le site GreenBiz que les États-Nations abordent le problème de façons de plus en plus « sectaires, xénophobes et autoritaires ». Face à quoi elle estime que les villes doivent prendre le relai. « Si [elles] ne parviennent pas à gérer et à soutenir ces personnes déplacées, elles pourraient faire face à des problèmes croissants de santé publique, de sécurité et de droits de l’homme, mais surtout, elles perdront l’occasion d’améliorer leurs infrastructures, leurs services et leurs systèmes de gouvernance pour améliorer leur démocratie et la capacité de répondre de leurs communautés locales ».

Les villes sont, par contre, un point d’attraction paradoxal pour les réfugiés climatiques.

Ceux qui veulent en savoir plus suivront avec intérêt les travaux du groupe participatif de recherche Babels, notamment la partie intitulée « La ville comme frontière : ce que les villes font aux migrants, ce que les migrants font à la ville ».

L’Institution Brookings de Washington, DC, a une série d’articles intéressants autour de la réponse européenne à la question des réfugiés et notamment le fait que ces derniers « N’arrivent pas seulement dans des nations ils s’installent dans des villes ».

 Une version de ce billet a été publiée sur le site du Monde.fr le 10 février 2017.

Photo : émigrants allemands s’embarquant pour New York depuis le port de Hambourg. Image de Harper’s Weekly du 7 novembre 1874 (Wikipedia)

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...