La victoire d’Emmanuel Macron à l’élection qui vient de se terminer marque la fin d’une superbe aventure qu’il a su mener de main de maître. C’est surtout le début d’une nouvelle époque qui nous concerne et dans laquelle nous avons toutes et tous un rôle à jouer.

Il ne suffit pas de prendre acte des coups subis par les deux formations traditionnelles, ni de la colère légitime qui boue dans le cœur de la moitié des Français. Il faut agir. Agir différemment. Agir quelle que soit notre place dans la société.

Pris ensemble, ces deux éléments rendent indispensable une autre pratique de l’action politique. Indépendamment des partis et de l’État. C’est une nouvelle ère qui s’annonce. Qu’elle devienne réalité tient d’abord à nous.

Pas question d’attendre 5 ans pour se prononcer une nouvelle fois. Les extrêmes l’ont bien compris qui veulent se refaire une beauté dans la rue. Mais, eux comme nous, n’avons pas que la rue. Elle n’est pas, en soi, illégitime. Elle n’est pas non plus le mode d’action le plus efficace. Sauf pour ceux qui auraient un projet insurrectionnel, mais alors qu’ils le disent. La gauche et la droite demeurent, bien évidemment, différentes mais tout aborder sous le prisme de l’opposition qui peut en résulter ne nous sert pas à grand-chose.

Je pense plutôt à tout ce que l’on voit éclore chez ceux qui ne partent de rien, qui se lancent, qui s’engagent en tant que citoyens.

Au-delà des élus, les conditions sont réunies pour que la société civile composée des salariés, fonctionnaires, demandeurs d’emploi, entrepreneurs, commerçants, artisans, agriculteurs, associations, syndicats, étudiants ou encore retraités, se réapproprie le débat politique par l’action.

Point n’est besoin d’attendre que l’État se dégraisse, que le gouvernement bouge, pour s’attaquer à un projet de transformation locale comme la transformation d’une rue ou la création d’un espace vert.

Nous venons de sortir de l’époque où tout passait par des organisations hiérarchiques. Nous pouvons nous rejoindre, nous connecter les uns aux autres pour agir ensemble, faire bouger un petit peu le schmilblick dans les espaces et les domaines, auprès des gens qui sont à notre portée. Et, ensemble, nous portons très loin.

Ils n’ont pas tort ceux qui disent qu’un échec de ce Président pourrait nous apporter le FN en 2022 (j’aurais plutôt tendance à parier sur Jarnac-Philippot que sur la décevante héritière que nous avons vu lors du débat de la semaine dernière). Et ça pourrait être bien pire encore.

Tout le problème, avec les mélanchonistes, en tous cas, c’est qu’ils semblent décidés à tout faire pour qu’il en soit ainsi, c’est-à-dire à faire le lit de l’extrême droite. Chacun sa stratégie.

Vous pouvez en adopter une autre : nous avons un autre choix que la rue ou les chapelles (aussi grandes soient-elles).

Nous pouvons agir concrètement, ici et maintenant, aujourd’hui et devant notre porte.

J’ai choisi de le faire dans le cadre d’En Marche parce que j’ai confiance dans le programme et les propositions faites, mais aussi parce que c’est un mouvement jeune, plus horizontal que beaucoup d’autres, dans lequel les militants sont connectés horizontalement dans de multiples réseaux, et dans lequel on peut espérer se faire entendre. Surtout quand on agit.

Mais quel dommage s’il fallait être membre d’En Marche pour pouvoir participer à la refondation d’une France plus dynamique, plus européenne, plus ouverte. Chacune et chacun peut le faire où bon lui semble, ou plutôt, où il ou elle voit que ça urge le plus. Le secret est de se connecter, de faire sans entendre, d’agir ensemble là où le village, le quartier, la ville, l’entreprise, l’administration, la famille a mal. « Ensemble », un mot clé du programme de Macron dont nous pouvons faire un des mots d’ordre de nos actions convergentes avec les mots « élan », « audace » et même « résistance ».

Discutons-en sur des projets concrets plus qu’en nous basant sur des a priori idéologiques. Connectons-nous entre individus, entre associations, entre projets… et nous aurons tiré le meilleur parti de la porte qui vient de s’ouvrir. C’est d’abord cela l’esprit de conquête.

Nous venons de reprendre une belle place dans l’imaginaire des peuples et des nations. Donnons-lui corps et contenu, avec des mots toujours, mais aussi avec des actions. Pour paraphraser un vieil adage vietnamien : transformons l’espoir en faits concrets.

Une version de ce billet a été publiée sur le site Huffingtonpost.fr le 8 mai 2017.

Photo : Emmanuel Macron (Wikipedia)

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...