Quand ellesveulent se mettre au goût du jour les entreprises transnationales parlent deglocalisation. Ça consiste à adapter leur stratégie globale, leurs produitsvendus de par le monde aux goûts locaux de tel ou tel pays. Limité mais pasnul.

Mais qu’en est-ilde la glocalisation sur le net ? Qu’en est-il du local sur ce réseau desréseaux pour lequel tout point est accessible de n’importe quel autrepoint ?

Dans unbillet remarqué et cité, la blogueuse Danah Boyd (zephoria.org) apporte deséléments précieux qui servent aussi à comprendre ce qui est en train de changersur le web.

La premièreétape (Web 1.0 dans le jargon en vogue à San Francisco ces jours-ci) a consistéà créer l’infrastructure. Elle n’a pas fait disparaître la géographie. Elle apermis des regroupements qui ne dépendent plus seulement de la proximité maisde nos intérêts, de nos goûts, de nos passions.

Maintenant,notre univers immédiat – le local – existe à deux niveaux : le lieuphysique auquel nous sommes habitués et le réseau des liens sociaux quidéfinissent notre espace proche (entourage?).

« Plutôtque de conceptualiser le monde en termes géographiques, il est maintenantnécessaire d’avoir recours au modèle des réseaux pour comprendre lesinterrelations entre les gens et la culture, de penser la localisation entermes de structures sociales et non en termes d’emplacement. » (to think about localizing in terms of socialstructures not in terms of location).

Tel est,selon Danah Boyd, le changement essentiel subi par le web en dix ans. C’est,explique-t-elle, ce qui justifie qu’on parle maintenant de Web 2.0.

Cetteapproche ouvre la porte à une rupture avec l’homogénéisation. Ainsi Danah Boydécrit-elle : « Nous devons rompre avec le modèle du village global,avec la conception de l’accès à l’information reposant sur la« vérité » universelle. Nous devons situer l’accès à l’informationdans une culture glocalisée ». Mais la localisation du global n’est pasaffaire essentiellement géographique elle est avant tout sociale: « l’informationaccessible globalement doit être organisée dans un contexte local où le sensest créé ».

Je suisfrappé par l’attention croissante que nous semblons tous porter au « local ».Dans un monde où le global autant que le virtuel échappent à nos sens, c’estcompréhensible. Ça l’est encore plus s’il est à la fois géographique et social.

Je trouveça plus compliqué mais plus parlant. Et vous ?

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...