C’est en écoutant mardi une conférence téléphonique sur les wikis organisée par Jerry Michalski, consultant spécialisé dans les logiciels sociaux et créateur de Yi-Tan que j’ai eu l’idée de vous demander comment vous voyez la différence entre blogs et wikis. J’ai trouvé en effet que Jerry, un ami, donnait quelques explications simples et utiles que vous pouvez consultez sur son site. Commençons par là.

Chronologie

L’organisation chronologique des blogs est, pour lui, leur grande force en même temps que leur grande faiblesse. Comprendre cette organisation – c’est facile – permet de s’y retrouver très vite dans un blog. Et pourtant, le fait que les billets se succèdent rapidement – le plus récent chassant le précédent – contribue au fait que les blogs sont dénués de contexte. Or le contexte est ce dont nous avons besoin pour trouver la signification des choses et nous situer par rapport à elles.

Contexte

Les wikis, pour Jerry Michalski, sont entièrement affaire de contexte. Les bons wikis, écrit-il, nous aident à mieux penser. Ils encouragent l’émergence du pouvoir d’expression de leurs créateurs. Ce n’est pas le logiciel qui veut ça mais la nature même du wiki et le désir des participants.

Conversations

Mais pour les wikis, comme pour les blogs, l’essentiel n’est pas affaire de contenu (sa qualité, sa précision, sa véracité etc.). Ils ne seraient rien sans la dynamique sociale qu’ils permettent. Et c’est là ce qui les distingue le plus des médias traditionnels.

Tout jugement sur l’Encyclopaedia Britanica dépend de la qualité de ses textes. L’utilité, la valeur de Wikipedia doivent être appréciées en ces termes bien sûr, mais elles dépendent également de la qualité des communautés (un mot dont je me méfie), des conversations, dont elle permet l’émergence.

Il en va de même dans un blog comme celui-ci, même si l’inégalité structurelle entre l’auteur et les commentateurs est frustrante.

En résumé, nous ne pouvons pas juger wikis et blogs sur leur seul contenu. Mais nous devons alors nous interroger sur le sens de la dynamique sociale qu’ils permettent.

Ce qui conduit à se demander, par exemple, quel est l’intérêt des conversations du type de celles que nous avons en ce moment.

A vous de nous dire celui que vous y trouvez.

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...