Les clusters sont, rappelons-le des regroupements d’entreprises du même secteur qui entraînent des effets de réseaux ou externalités positives. On explique traditionnellement la vitalité soutenue de la région par le fait qu’on y trouve une forte concentration d’Universités, d’entreprises et de capitaux plus ou moins lâchement spécialisées autour de l’industrie de l’information (mais aussi, maintenant, de la biotechnologie et des technologies vertes).
Il se trouve que les microclusters, les regroupements en sous régions, jouent un rôle clé comme le montre cet article de Steve Lohr .
Certains sont évidents et connus de longue date. On trouve les fabricants de hardware au sud de la Baie, autour de San Jose et de Santa Clara. Le marketing et le design se font à San Francisco. Le reste tend à être réparti entre les deux.
Les autres peuvent être plus subtils, plus difficiles à détecter. Ils se construisent autour d’origines ethniques (principalement indiennes et chinoises) voir d’activités sportives telles que le foot ou le cricket ou de relations personnelles établies, par exemple, sur les bancs de l’Université de Stanford.
Ces microclusters permettent de bien meilleures communications. Pour AnnaLee Saxenian, spécialiste du sujet et professeur à l’université voisine de Berkeley « ils sont une façon très efficace d’innover, de voir extrêmement vite ce qui marche et ce qui échoue ».
Leçon pour ceux qui s’intéressent au modèle d’innovation qu’on trouve à Silicon Valley et dans la région de la baie de San Francisco: il faut regarder dans le détail de la dynamique sociale. Le concept de cluster est un bon premier pas mais correspond à une vision trop simple, presque aérienne de la réalité.
Tout le problème est que s’il est relativement facile de créer un cluster il semble presque impossible de créer un microcluster à partir de rien. Ils reposent sur des relations humaines tissées pendant des années, sur des intangibles aussi difficiles à faire rentrer dans une feuille de calcul qu’un embouteillage ou la passion pour une équipe sportive…
[La carte est une représentation du web d’aujourd’hui inspirée du plan de métro de Tokyo]