Tim O’Reilly rectifie le tir. Après avoir lancé un vrai débat (voir ce billet et celui-ci ) avec son « Code de conduite » pour blogueurs il a modifié ses propositions pour tenir compte des critiques.

Voici les points qui me semblent les plus importants.

Il reconnaît s’être trompé en proposant une étoile de shérif comme icône. « Il n’y a aucune intention de créer un code unique auquel tous les blogs devraient souscrire », ajoute-t-il.

Idem sur la question de l’anonymat qui peut être nécessaire dans certaines circonstances politiques et peut donner du courage aux plus timides.

Il accepte que rendre un blogueur responsable des commentaires sur son site pourraient affaiblir sa position dans certaines circonstances légales (aux États-Unis on tend à défendre la notion que l’hébergeur n’est pas responsable pour ce qu’il héberge, comme pour le téléphone ave ce qui s’y dit). Il se contente maintenant d’inviter ses pairs à ne pas prétendre que « nous ne sommes pas responsables pour le ton que nous permettons sur notre site ».

Plus qu’un texte qui règlementerait tout, il « serait peut être meilleur d’avoir un système de modération intégré aux plateformes les plus importantes ». Chacun à sa façon Craigslist, eBay et Slashdot ont un dispositif de ce genre. O’Reilly se prononce en particulier pour un plug-in qui permette de réduire à un simple rectangle les commentaires jugés offensifs pour les cacher à la vue tout en laissant la possibilité de « cliquer pour les voir » (click-to-see). De cette façon ils ne gênent pas et ne sont pas censurés.

En trois jours O’Reilly a ainsi modifié substantiellement sa proposition initiale et à montré une capacité authentique à tenir compte des arguments sérieux. C’est ce qui lui permet d’affirmer avec plus de force que « La civilité ça compte », le point central de son premier texte.

Bilan provisoire: la capacité d’O’Reilly à intégrer les arguments adverses élève la qualité du débat et la blogosphère (que nous devrions appeler blogalaxie pour mieux rendre compte de sa diversité) gagne à discuter ainsi de ses propres modalités de fonctionnement.

Et pourtant il reste une proposition de code et tout le monde n’est pas d’accord avec ça.

Après Natacha Quester-Séméon et Quitterie Delmas qui ont rappelé sur Transnets leur adhésion à la Charte Néthique, un autre invité nous dira demain pourquoi il est contre.

A suivre…

[La nouvelle image du badge de shérif provient du site d’O’Reily]

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...