J’ai évoqué lasemaine dernière (voir ce billet) le lancement de FON, un réseau de partage de l’accès sans filà l’internet qui devrait permettre de se connecter de partout.

L’objectif est derésoudre un des gros problèmes de WiFi: la technologie se généralise, maisnous n’y avons accès que par tous petits morceaux : à la maison, au bureauet, pour ceux qui payent, sur certains réseaux dont la couverture restetoujours trop limitée.

Qui souhaitey remédier peut participer à FON en adoptant l’un des trois profils proposés.Les « Linus » permettent à tous les membres d’utiliser leur bandepassante et bénéficient gratuitement de la bande passante de tous les autres.Les Aliens ne partagent rien et payent leur accès quand ils se servent duréseau. Les « Bills » vendent leur bande passante aux« Aliens » (et partagent le revenu avec FON qui en vit ; ils’agit d’une entreprise commerciale) mais ne bénéficient pas de l’accès gratuità tout le réseau.

Les membres duréseau ou « foneros » téléchargent un logiciel qui réécrit celui quipermet à leur router (point d’accès) de fonctionner s’il est écrit en Linux. Ace jour les routeurs Lynksis peuvent être modifiés. La liste devrait s’allongerbientôt.

FON estdonc un animal amphibie qui figurerait parfaitement dans l’air du temps telqu’on le respire à San Francisco où les « entrepreneurs sociaux » -ces gens qui veulent gagner de l’argent mais pas n’importe comment – se fontune place à côté des capitalistes sauvages.

Etpourtant, FON vient d’Espagne (vous pouvez suivre son développement en françaissur ce blog). C’est la dernière en date des sociétés lancées par l’argentinMartín Varsavsky (il écrit un blog en anglais et en espagnol), connu en Europeen raison notamment de deux des compagnies qu’il a lancé : Jazztel etYa.com. En Amérique latine on le connaît surtout pour son initiative Educ.arlancée pour permettre aux écoliers et étudiants d’acquérir un ordinateur dansde bonnes conditions.

Quand il parle deson projet, Varsavsky se laisse volontiers emporter par son enthousiasme (cf.le podcast – en anglais – d’une conférence téléphonique organisée parYi-tan.com). Il parle de « mouvement » et rêve d’un million de« foneros » ce qui donnerait effectivement une couverturepratiquement universelle au réseau (dans les plus grandes villes en tous cas).

Nous avons donclà une société commerciale qui se propose de résoudre un vrai problème en sebranchant sur un « mouvement » composé de (ou donnant lieu à des)réseaux sociaux.

Je reviendraiplus tard (aujourd’hui et demain) sur d’autres aspects de FON, notamment lesobstacles qu’il doit résoudre, mais je suis curieux de savoir de que vouspensez d’un tel modèle.

Dites-le nous…

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...