Je réponds à uncommentaire à mon billet précédent.

Éric écrit :

« Jesouhaiterais que vous precisiez le concept de réseau versus l’audiencefragmentée qu’évoque les auteurs de La presse sans Gutemberg. Et vous fairecommenter cette expérience que j’ai eu sur votre blog. Dans un de vos papiersvous regrettiez que le nombre de .fr s’élevait à peine à plus de 350 000 unités(je cite de mémoire…) Je vous répondais factuellement que ce chiffre étaittrès cohérent avec le volume d’émétteurs possibles, ie le nombre d’entreprsiesfrançaises, petites et moyennes. A la suite de mon commentaire, en virent unebonne vingtaine, très idéologiques (le déclin de la France…). Ils sontstrictement parallèles au sens où ils ne se croisent jamais. Il n’y a pas ledébut du commencement d’un dialogue, de la constitution d’un échange, d’unréseau. »

Tout ce qui bougen’est pas réseau – bien sûr – et l’exemple donné est pertinent. Fogel et Patinoont d’excellentes raisons à l’appui de leur thèse.

Mais si toutn’est pas « réseau » il n’est pas moins clair que des réseaux seconstituent… parfois. Ils donnent lieu à des conversations, à des relationshumaines, à des actions.

Ça commence engénéral par des conversations. Elles se nouent et se dénouent comme celle-ci(imparfaite je le reconnais) ou comme celle plus « horizontale » initiéeà partir d’un billet antérieur entre le lecteur qui demandait la définitiond’un algorithme et la réponse… d’un autre lecteur (voir aussi ce billet). Il nes’agit que de balbutiements qui ouvrent la porte sur un univers plus riche etgénéralement étranger aux médias traditionnels.

Il n’estcompréhensible, je pense, que si l’on prend en compte qu’une bonne partie des réseauxque j’évoque tombent dans la catégorie « smart mobs » qui désigne desgens qui font des choses ensemble sans se connaître avec des objectifs limitéset temporaires.

Les exemplesconnus (concernant les médias) sont la façon dont les blogueurs ont opéré pourdénoncer Trent Lott aux États-Unis, ainsi que Dan Rather (un coup à droite, uncoup à gauche). En France, au moment du référendum sur la constitution européenne,le net a été l’espace d’une effervescence de « l’audience » qui estpassée sous le radar de la presse.

En fait, lesblogs n’invitent que très imparfaitement à la création de réseaux.

L’interaction estplus riche sur les forums (voir par exemple Univision.com).

Et il y al’évènement qui pousse les gens à réagir. Exemple : la réaction desEspagnols après les attentats de Madrid en mars de l’an dernier. Blogs, sitesweb, forums, chats, messageries instantanées, téléphones mobiles, etc. ontcontribué à l’émergence d’un mouvement de masse qui allait contre ce que disaientles médias les plus importants et qui s’est traduit par un changement de direction politique du pays. Idem pourOhMyNews dans des circonstances moins dramatiques en Corée.

En résumé, lacommunication horizontale et la participation du public dès qu’on lui en offrela possibilité donnent lieu à des conversations et, parfois même à des réseaux(limités et temporaires, pas des institutions). Toute l’audience n’est passtructurée, mais des rudiments de relations, d’organisation émergent… Et cesont le gens qui décident.

Allez… causez !

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...