J’ai du mal àsuivre de près ce qui se passe en France en ce moment, mais ce n’est pas uneraison pour ne pas s’interroger, au contraire.
Une des questionsque je me pose – je garderai les autres pour plus tard, peut-être – concerne lerôle éventuel des réseaux.
J’ai lu quelquespapiers sur l’utilisation des téléphones mobiles, mais n’y ai trouvé rien denouveau par rapport à ce qui s’est passé lors de manifestations spontanéesailleurs (Espagne en mars 2004 par exemple).
Les arrestationsde blogueurs ont été l’objet de différents papiers notamment aux États-Unis (voir SmartMobs).Ils révèlent que la police suit de très près ce qui se passe sur l’internet etsans doute sur tous les systèmes de communication électroniques utilisés parles réseaux. Une évolution à ne pas perdre de vue.
Les articles quej’ai pu lire laissent entendre que les émeutes étaient spontanées. J’ai lucertaines références à la participation locale de bandes de quartiers plus oumoins organisées. L’impression que j’en tire est qu’il n’y a pas d’organisation(le pluriel serait peut-être plus juste) derrière tout ça. Si je me trompe,dites-le moi.
Certainscommentateurs craignent que des organisations islamistes profitent de lasituation pour leur propre fin. Il s’agirait, si je comprends bien, d’unerécupération.
La question queje me pose est : dans quelle mesure ce qui s’est passé (et qui continuemalgré l’état d’urgence qui ne saurait résoudre des problèmes qui se posent entermes de réseaux) pourrait-il donner lieu à l’émergence de réseauxauto-organisés et susceptibles de se transformer pour perdurer.
Vues d’ici, lesémeutes de ces dernières semaines ont les deux caractéristiques des réseauxefficaces : l’absence de chef et la capacité d’opérer en« essaim » (Swarming).
Appliquant les conceptsde John Arquilla et David Ronfeldt sur les conflits impliquant des réseauxsociaux (netwar – voir cet article et celui-ci que j’ai publiés dans Le Monde Diplomatique), il serait alors intéressant desavoir de quelles formes d’organisations ils pourraient se doter, autour dequelle « histoire », ou récit, ils pourraient se retrouver.
Ilest également nécessaire de poser les mêmes questions à propos des réseauxqui semblent d’être organisés pour contrôler la crise.
Engageons la réflexion…