A peine terminée, la première grande expérience de crowdsourcing dans le journalisme permet de faire le point sur l’état de l’externalisation de la production à la foule (traduction littérale).

Crowdsourcing est un terme qu’on emploie quand une tâche, normalement réalisée à l’intérieur d’une organisation, est confiée à un groupe indéterminé de personnes, tout le monde, la foule, nous.

 

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Wired commencer à publier les premiers articles réalisés par Assignment Zero une expérience réalisée avec plus de 900 contributeurs, professionnels et amateurs, sous la houlette de Jay Rosen , professeur de journalisme à la New York University. Voir les détails ici et ici .

Il s’agissait, selon Rosen de tester « si de larges groupes de personnes très dispersées travaillant ensemble volontairement sur le net peuvent produire des articles sur quelque chose qui se passe dans le monde en ce moment même et, en divisant intelligemment le travail, raconter l’histoire d’une façon plus complète ».

Moins d’un tiers de ce qui a été produit a la qualité requise estime Rosen. Mais les résultats sont là et nous pouvons nous aussi juger sur pièce.

Parmi les 8 articles déjà publiés par Wired (4 autres suivront dans les jours qui viennent, Assignment Zero en a retenu 80) on trouve:

  • Des témoignages de gens ayant participé à l’expérience et pour qui « C’est bien plus difficile que ce que vous imaginez ».
  • Des expériences concluantes dans le domaine de la photo .
  • Les difficultés rencontrées face à la création littéraire … des foules.
  • Les aspects négatifs du crowdsourcing.

Le mécanisme sert d’abord au « transfert de connaissances » estime Karim Lakhani qui étudie le phénomène depuis plusieurs années et pour qui le mécanisme permet d’intégrer « l’expertise qui se trouve à la périphérie ». Nous avons là un « système distribué (ou disséminé) d’innovation » au potentiel considérable estime ce professeur de la Harvard Business School.

La série d’articles permet de découvrir plein d’exemples fascinants et irritants à la fois. Jeff Howe, le journaliste qui a suivi l’expérience pour Wired note que les interviews sont particulièrement intéressantes. Elles ont été bien préparées et forcent pour la plupart à la réflexion.

C’est vrai pour ce qu’on peut déjà lire, mais ça laisse intacte la question de la narration.

Quelle que soit la qualité du résultat, l’expérience a le mérite d’avoir été menée à bien. Nous pouvons maintenant juger sur pièces et, comme dit Anna Haynes, l’une des participantes (dans un article collectif): « Nous pouvons faire beaucoup mieux. »

[Image de James Jean qui illustre la série publiée par Wired]

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...