EspaodossonhosfbarJ’écris ceslignes de São Paulo au Brésil où je suis en train de terminer un reportageéclair sur l’usage social des technologies de l’information.

J’y suis depuistrois jours et je n’ai pas encore blogué sur le sujet. Chaque soir j’aienvisagé de le faire. Chaque soir je me suis arrêté devant l’écran blanc. J’aipréféré, au dernier moment poster un billet simple et rapide sur une nouvelleplus ou moins curieuse trouvée dans mes fils RSS.

Tout ça parce queje n’ai pas fini ma mutation de journaliste à journaliste-blogueur.

Pendant denombreuses années j’ai été habitué à me rendre dans des endroits intéressants,voir plein de choses, rencontrer des gens souvent passionnants pour distiller -en quelques feuillets – l’essentiel. Il fallait que les faits soientindiscutables, que le récit tienne la route et que le ton corresponde au publicmoyen du canard dans lequel l’article était publié.

Chaque fois – etcomme tous mes collègues – je terminais avec plus d’histoires à raconter qued’articles publier. C’est sans doute pour ça qu’on nous invite à dîner ou àdonner des conférences.

Le blog c’estautre chose (je le sais, je l’écris mais… j’ai du mal à en assimiler toutes lesconséquences). Plus personnel, plus direct, ça ne demande pas d’avoir fait letour du sujet et d’avoir tout vérifié.

Hier soir, parexemple, j’ai retranscris mes notes d’une visite à un « Ponto decultura » une initiative du musicien Gilberto Gil qui est aussi ministre dela culture. Il y en a 600 environ dans tout le Brésil (en fait chaque interlocuteurme donne des chiffres différents). Ils sont équipés d’ordinateurs, d’outilspour produire du multimédia et d’un ensemble de programmes en software librepour encourager la créativité des jeunes dans les endroits les plusdéfavorisés. Le discours officiel sur le sujet est enthousiasmant. La réalité àlaquelle j’ai eu accès l’est un peu moins dans la mesure où le programme en estencore à ses début. N’ayant pas tous les éléments en main. J’ai préférém’abstenir. J’ai sans doute eu tort.

Ma conclusion estque le réflexe juste du journaliste est l’erreur du blogueur.

Qu’en dites-vous?

[En attendant queje vous raconte cela en détails (j’y reviendrai à partir de samedi) vous pouveztoujours aller voir les photos prises par François Bar, ami et professeur de laUniversity of Southern California, avec qui j’ai le plaisir de voyager.]

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...