Côté vocabulaire, nous pouvons distinguer ceux qui rejettent l’intérêt d’une traduction et ceux qui en discutent. Je souscris personnellement aux deux camps. Je continuerai à utiliser « digital literacy » ET je suis à la recherche d’une traduction qui me satisfasse. Ça a au moins pour avantage d’alléger le style.
Pour « literacy » vous proposez les mots suivants: « compétence », « maîtrise », « culture », « agilité », « instruction », « littératie », « dextérité », « littérisme », « intelligence »…
Vous avez déjà avancé les mérites et les limitations de chaque terme. J’ajouterais que « culture » manque de dimension pratique. « Litéracie » (quelle que soit l’orthographe choisie) est un peu trop recherché à mon goût (et la référence aux « lettres », même en anglais me gêne dans la mesure où il ne tient pas compte du visuel, indispensable aujourd’hui pour s’exprimer sur le web. « Instruction », qui me plaît, s’applique mieux dans le contexte d’un cours qu’on donne que pour désigner ce que nous avons tous besoin d’acquérir. « Formation » aurait l’avantage, de prendre en compte la notion de processus jamais clos évoqué par plusieurs d’entre vous. J’aime bien « dextérité » dont le Robert me dit, entre autres, que cela désigne « délicatesse, aisance dans l’exécution de quelque chose », mais le problème est alors que cela souligne trop le côté pratique. On pourrait aussi retenir le terme « savoir-faire ».
Restent « maîtrise » et « compétence ». Je fais mienne la formule de Teresa: « il me semble que la notion de maîtrise nous remet à une étape finale, un aboutissement, alors que la notion de compétence nous permet de nommer ce qui est en devenir, en progression. »
Pour l’autre terme nous avons « digital », « numérique » et « informatique ». Les deux derniers tirent du côté des ingénieurs et c’est précisémment cela dont il faut se méfier car ça fait peur à ceux qui ne le sont pas et pour qui acquérir cette « literacy » est le plus urgent. Ça me rappelle un copain avec qui j’ai fait mes études et qui disait ne pas chercher à mémoriser les numéros de téléphone parce qu’il était « allergique aux mathématiques ». Je rappelle que si « numérique » est le terme recommandé officiellement (sous la docte pression des ingénieurs), « digital » est parfaitement admissible.
Sur le fond, vous ajoutez à la notion de « digital literacy » celle de « information literacy » et les liens donnés sont fort intéressants. J’ajouterais la notion, proche de « media literacy « . Les trois sont en fait assez proches sans se recouper exactement. La notion de « digital literacy » me semble plus ouverte, plus large.
Je dois ajouter, cependant qu’en réfléchissant au sujet j’ai pensé à « cyberliteracy », un terme… qui existe (c’est le titre d’un bouquin ) et dont un document d’enseignants britanniques nous explique qu’il permet de passer de ce qu’il faut savoir en matière d’ordinateurs à ce qui est requis pour tirer parti de l’expérience du web. Cela pourrait nous conduire à des termes du genre « cybercompétence », « cyberformation », etc.
Je ne crois pas qu’il soit nécessaire de trancher, de choisir un terme plutôt que d’autres. Chacun/e utilisera ceux qui lui conviennent le mieux. En débatre, par contre, permet de réfléchir à l’intérêt de l’approche.
La question est maintenant « De quoi devrait être faite cette ‘digital literacy’ dont nous avons tous besoin dans le monde d’aujourd’hui? »
Des idées?
[Photo Flickr de Machado17 ]