kidcomputer-flickr-machado17.1188664502.jpg Deux choses me frappent dans vos réponses à ma question sur la « digital literacy » : la variété et l’intérêt des suggestions pour la traduction et l’absence quasi-totale de discussion sur le fond de ce qu’elle pourrait être.

Côté vocabulaire, nous pouvons distinguer ceux qui rejettent l’intérêt d’une traduction et ceux qui en discutent. Je souscris personnellement aux deux camps. Je continuerai à utiliser « digital literacy » ET je suis à la recherche d’une traduction qui me satisfasse. Ça a au moins pour avantage d’alléger le style.

Pour « literacy » vous proposez les mots suivants: « compétence », « maîtrise », « culture », « agilité », « instruction », « littératie », « dextérité », « littérisme », « intelligence »…

Vous avez déjà avancé les mérites et les limitations de chaque terme. J’ajouterais que « culture » manque de dimension pratique. « Litéracie » (quelle que soit l’orthographe choisie) est un peu trop recherché à mon goût (et la référence aux « lettres », même en anglais me gêne dans la mesure où il ne tient pas compte du visuel, indispensable aujourd’hui pour s’exprimer sur le web. « Instruction », qui me plaît, s’applique mieux dans le contexte d’un cours qu’on donne que pour désigner ce que nous avons tous besoin d’acquérir. « Formation » aurait l’avantage, de prendre en compte la notion de processus jamais clos évoqué par plusieurs d’entre vous. J’aime bien « dextérité » dont le Robert me dit, entre autres, que cela désigne « délicatesse, aisance dans l’exécution de quelque chose », mais le problème est alors que cela souligne trop le côté pratique. On pourrait aussi retenir le terme « savoir-faire ».

Restent « maîtrise » et « compétence ». Je fais mienne la formule de Teresa: « il me semble que la notion de maîtrise nous remet à une étape finale, un aboutissement, alors que la notion de compétence nous permet de nommer ce qui est en devenir, en progression. »

Pour l’autre terme nous avons « digital », « numérique » et « informatique ». Les deux derniers tirent du côté des ingénieurs et c’est précisémment cela dont il faut se méfier car ça fait peur à ceux qui ne le sont pas et pour qui acquérir cette « literacy » est le plus urgent. Ça me rappelle un copain avec qui j’ai fait mes études et qui disait ne pas chercher à mémoriser les numéros de téléphone parce qu’il était « allergique aux mathématiques ». Je rappelle que si « numérique » est le terme recommandé officiellement (sous la docte pression des ingénieurs), « digital » est parfaitement admissible.

Sur le fond, vous ajoutez à la notion de « digital literacy  » celle de « information literacy  » et les liens donnés sont fort intéressants. J’ajouterais la notion, proche de « media literacy « . Les trois sont en fait assez proches sans se recouper exactement. La notion de « digital literacy » me semble plus ouverte, plus large.

Je dois ajouter, cependant qu’en réfléchissant au sujet j’ai pensé à « cyberliteracy », un terme… qui existe (c’est le titre d’un bouquin ) et dont un document d’enseignants britanniques nous explique qu’il permet de passer de ce qu’il faut savoir en matière d’ordinateurs à ce qui est requis pour tirer parti de l’expérience du web. Cela pourrait nous conduire à des termes du genre « cybercompétence », « cyberformation », etc.

Je ne crois pas qu’il soit nécessaire de trancher, de choisir un terme plutôt que d’autres. Chacun/e utilisera ceux qui lui conviennent le mieux. En débatre, par contre, permet de réfléchir à l’intérêt de l’approche.

La question est maintenant « De quoi devrait être faite cette ‘digital literacy’ dont nous avons tous besoin dans le monde d’aujourd’hui? »

Des idées?

[Photo Flickr de Machado17 ]

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...