San Mateo, Californie – A peine débarqué del’avion qui me ramenait d’un voyage de 12 jours en Europe, je me suis retrouvédans une conférence organisée par The Institute For the Future sous le titre »Mapping the Global Health Economy« .

C’est la premièrefois que j’assiste à une conférence sur ce sujet mais, depuis quelques mois,j’ai vu que Silicon Valley y porte un intérêt croissant. Cela s’explique sansdoute par la convergence de la biotechnologie et de l’informatique, présentestoutes les deux dans la région de la baie de San Francisco et amenées toutesdeux à jouer un grand rôle dans la médecine de demain.

Dans saprésentation intitulée « Mash-up medecine » Jamais Cascio, l’orateurprincipal de la réunion, nous a montré comment les technologies del’information sont en train de révolutionner la médecine (je ne saurais trop vous conseiller son blog Open The Future).

Il retient quatregrands axes »

– Leweb citoyen, celui de la participation accrue et des réseaux sociaux. Unexemple nous est donné par WikiHealth, un wiki sur les questions de santé trèsinfluencé par Wikipedia;

– « Everyware »,la nouvelle formule à la mode lancée par Adam Greenfield pour parler del’informatique omniprésente (y compris dans les objets) qui nous permet d’êtreconnectés en permanence (Everyware s’écrit comme software ou hardware, maisavec un jeu de mot: ça se prononce comme « everywhere » qui veut dire »partout »).

– Lascience Open Source. Elle a deux versants: Open access, accès aux résultatsouverts à tous (c’est le cas de Public Library of Science) et Open source: laparticipation de « tous » au processus de recherche (BIOS ou Biological Innovation for an Open Society en constitueun bon exemple).

– Lesappareils mobiles – à commencer par le téléphone – qui permettent de suivre deprès les patients aussi bien que l’environnement dans lequel ils se trouvent. Les Archives of Dermatology par exemple, ont publié une étude montrant que pour certains ulcères de la jambe un diagnostic effectué sur la base d’une photo priseavec un téléphone portable est aussi bon que s’il repose sur une visitepersonnelle dans 94% des cas.

La questioncentrale selon Jamais Cascio est de comprendre l’impact qu’aura ladémocratisation de l’information – quand le malade en saura, ou croira ensavoir, autant que les spécialistes – sur la relation médecin-patient. C’estd’autant plus compliqué que ce savoir parviendra en partie d’informationsdonnées par des non-spécialistes.

Voilà encore unerelation d’autorité remise en cause par les TIC. Vue l’importance du sujet dansnotre vie à tous nous avons peut-être intérêt à réfléchir par deux fois avantde donner une réponse.

Prenez votretemps…

[Illustration de « Blood tests on a cell phone » trouvée sur le blog Pecesama]

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...