Le boycott d’eBay par les vendeurs a entraîné une réduction notable de la liste des objets mis en vente (voir ce billet ). Son impact pourrait être ressenti par la compagnie californienne qui se trouve en pleine transition de CEO et dont la croissance ininterrompue depuis 10 ans commence à marquer le pas.

Cela ne peut, en outre que renforcer la compétition de plusieurs autres sites en tête desquels on trouve Amazon et Overstock , un autre site important de vente aux enchères online.

D’une façon plus générale, ce boycott confirme l’importance croissante des mouvements de protestation des usagers après, notamment ceux de Digg (voir ce billet ) et de Facebook (voir ce billet ).

Quand le bonbon n’est plus sur l’étagère

Les trois sites dépendent du contenu généré par les usagers. Cela permet aux entreprises de faire des affaires en or à moindre coût mais cela confère aux dits usages un pouvoir non négligeable qu’ils commencent à utiliser.

Quand ils n’aiment pas quelque chose, ils peuvent le dire et se faire entendre en fonction d’une logique simple qu’explique très clairement Josh Catone sur le site Read/WriteWeb. Si vous boycottez un certain type de bonbons par exemple, ces derniers restent présents dans les magasins et la compagnie visée peut toujours répondre avec une campagne agressive de pub ou de marketing. Mais « si vous réunissez assez de gens pour boycotter la création de contenu sur un site qui dépend du contenu généré par les usagers, l’effet en est ressenti par tout le monde. Le bonbon n’est plus sur les étagères parce que le boycott les vide. »

Les mastodontes en question

A cela il faut ajouter que les sites mastodontes sont peut-être en train de commencer à souffrir de leur trop grande taille et de leur modèle centralisé. Comme eBay, les grands sites de réseaux sociaux semblent commencer à marquer le pas. On parle de « fatigue de Facebook », par exemple.

Un billet de Michael Fowlkes montre que CozyBug , un petit site de vente aux enchères de Seattle, a vu son trafic quotidien augmenter de 4.400% au moment du boycott. Ce qui m’intéresse là-dedans c’est que le site en question se voit d’abord comme une sorte de réseau de « marchés aux puces locaux » (notamment pour les objets difficiles à transporter ou que les gens veulent voir avant de les acheter).

CozyBug offre ainsi un système géographiquement distribué face à eBay. Un peu comme Ning, qui permet de constituer des réseaux sociaux décentralisés à taille humaine, se présente comme un modèle alternatif à celui de MySpace et de Facebook.

On est en droit de se demander s’ils ne correspondent pas mieux à la logique du web… et s’il n’y a pas place pour les deux modèles.

Qu’en pensez-vous? 

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...