radiohead-inrainbowscover.1195348315.jpgThe Economist rapporte que l’initiative du groupe Radiohead – mise en ligne de son dernier album In Rainbows que nous pouvons télécharger en payant ce que nous voulons – a tout l’air d’un échec.

62% n’ont rien payé, précise la respectable publication britannique, et à peine 4% ont payé plus de 12 dollars.

Pas si simple…

On sait que les 38% restant ont volontairement payé 6 dollars en moyenne (8 dollars aux États-Unis) et que 1,2 millions de personne ont visité le site au cours du premier mois. Une vision bien plus complète et plus équilibrée est accessible sur le site de Forbes (vous pouvez aussi consulter Wikipedia pour les infos de fond ).

News.com, pour sa part, cite un spécialiste pour qui le groupe pourrait avoir touché 2,26 dollars par téléchargement alors qu’il touchait sans doute un peu plus de 3 dollars pour toute vente d’album en passant par EMI avec laquelle il avait un contrat). Et cela ne tient pas compte des ventes qui n’auraient pas eu lieu autrement.

The Economist se garde bien de préciser qu’un album avec deux CD sera bientôt mis en vente dans le commerce et n’aborde pas l’impact de ce mode de distribution sur les autres revenus du groupe. Il ignore aussi le fait que Radiohead ne dépendant plus d’une major a tous les droits et touche tout l’argent versé volontairement par les usagers.

En clair: nous ne disposons pas des éléments voulus pour savoir s’il s’agit d’un échec… ou d’un succès.

Il s’agit, par contre d’une ouverture intéressante sur le modèle économique de la musique et ce que les usagers considèrent un prix juste (fair pricing).

Adepte du scepticisme participatif je suis convaincu qu’il faut montrer les insuffisances du web d’aujourd’hui. Je suis aussi frappé par la rapidité avec laquelle les médias traditionnels concluent aux échecs des processus en cours sur la base d’informations souvent insuffisantes quand elles ne sont pas mensongères comme c’est souvent le cas, par exemple, avec Wikipedia.

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...