L’innovation est en train de franchir une nouvelle étape dans la Silicon Valley. Une tendance forte qu’illustre cette salve de nouveaux produits annoncés pendant le week-end.
Google lance un nouveau service qui permet de recevoir ses emails par la poste. Il suffit d’appuyer sur un bouton de Gmail et le courriel vous est aussitôt envoyé par courrier en autant d’exemplaires que vous souhaitez. Les paquets prennent plus longtemps.
Je disais hier toutes les craintes que suscite cette entreprise qui ce cesse de croître. Elle propose maintenant aux particuliers des lignes Wifi à haut débit financées par la publicité. Là où ils poussent un peu c’est qu’ils la font passer par les chiottes pour analyser le contenu de nos excréments et nous donner de la pub correspondant idéalement à nos goûts culinaires.
Orwell était un simple d’esprit.
Reconnaissant que les choses ne vont pas si bien qu’il le dit d’habitude, Michael Arrington de TechCrunch (un site spécialisé dans les start-ups prometteuses) vient d’acquérir Fucked Company (un site spécialisé dans celles qui échouent). Les secondes sont beaucoup plus nombreuses que les premières et la fin de l’actuel boom est proche. Certains analystes conseillent déjà de ne pas s’abonner aux flux RSS des deux sites en même temps par crainte de voir la paranoïa indispensable à la réussite sous ses latitudes se transformer en schizophrénie. Attention.
La nouvelle la plus curieuse et, potentiellement, la plus importante est sans doute le lancement par Yahoo d’un site pour couvrir la culture underground. La compagnie demande à tous les américains d’y déverser leurs passions plus ou moins secrètes. Et si ça marche pas, précisent-ils sur un de leurs innombrables blogs, tant pis… c’est ça être underground. Comme Arrington, qui les cite avec admiration, ils sont sûrs de réussir.
L’effervescence de ce week-end est si contagieuse que New York a cru bon de se lancer elle aussi dans l’innovation. Une fois n’est pas coutume. Pragmatiques comme le sont les Américains, les habitants de la grande pomme ont décidé d’utiliser web 2.0 pour résoudre leur problème le plus grave: la chasse aux rats qui pullulent dans les restaurants de cette ville ambitieuse.
Le site s’appelle Ratatattle. Le contenu est entièrement généré par les usagers. Quand un client voit un de ces rongeurs de belle taille passer entre les tables de son restau favori (ça peut-être un McDo) il n’a qu’à se précipiter sur son Treo ou sur son Blackberry pour signaler le lieu et donner une description physique de l’animal. Si ça marche, ils feront un mashup avec un chasseur de cafards par exemple.
Tous ces sites sont en version bêta. Ça prouve que web 2.0 se porte à merveille (tant pis pour le nouveau projet d’Arrington).
J’ai peur que ce feu d’artifice inhabituel ne meurre avec le week-end.
Mais vous avez sûrement des idées pour le relancer…