Article original publié sur le blog SFR Faisons du numérique une chance

Photo Flickr de Joi
Une de mes plus grosses surprises récentes a été la découverte de l’importance de l’entreprenariat social en Chine. Dans ce pays dont on dit souvent – non sans raison – qu’il offre le pire des deux mondes (capitaliste et communiste), j’ai rencontré des gens qui s’attaquent à changer les deux… sans attendre. Ils ne sont pas encore légion mais prétendent constituer une tendance forte qui gagne du terrain dans la jeune génération.Le plus ambitieux, au meilleur sens du terme, s’appelle Isaac Mao. Connu comme l’un des tous premiers blogueurs chinois il a décidé de mettre ses talents d’entrepreneur et de spécialiste des technologies de l’information au service des activistes et passe son temps à circuler entre Hong Kong, Shanghai et Beijing pour aider plus de monde.Mao a pour théorie le « sharism » selon laquelle le partage est créateur de valeur aussi bien pour ceux qui donnent que pour ceux qui reçoivent. S’inspirant du rapport entre neurones dans le cerveau il aborde les relations sociales comme des relations entre neurones sociaux ou « seurones ». « Ce qui compte c’est les flux, comment l’information circule d’un seurone à l’autre en temps réel » m’a-t-il expliqué lors d’une de nos rencontres.Mais il a aussi un projet très concret qu’il doit lancer avant la fin de l’année : une plateforme technologique pour permettre à des activistes, à des gens qui œuvrent pour le bien social sans but lucratif, d’étendre leur action. C’est le cas, par exemple de Dadawa, une chanteuse qui aide les artisans et les designers de minorités ethniques à faire connaître leurs produits. « Elle est célèbre comme chanteuse, » m’a expliqué Mao, « mais elle ne connaît pas bien le web, » domaine dans lequel son aide à lui peut être précieuse.Les connaissances technologiques de Mao sont utiles de trois façons :
  • En créant un graphe social et des outils de communication qui permettront aux différentes parties prenantes de communiquer;
  • En offrant un système de paiement facilitant le commerce électronique de ces gens qui ont du mal à établir leur échoppe sur le marché;
  • Et en permettant à des artisans ou à de toutes petites entreprises de s’intégrer dans un système efficace de gestion de la chaine d’approvisionnement.

« Nous réunissons le meilleur software, les meilleurs réseaux sociaux et les meilleurs processus d’affaires pour résoudre des besoins complexes qu’aucune plateforme existante ne permet de satisfaire », explique Mao. Mais il ajoute « je cherche à connecter les gens entre eux, pas seulement pour gagner de l’argent. Mon objectif est la durabilité. »Aucune entreprise sociale ne peut réussir seule en Chine, » ajoute-t-il. D’où cette idée de plateforme. Et, heureusement, il n’est pas le seul.Yin Yang, par exemple, veut créer – avec moins de ressources -, « un environnement de qualité pour que les individus participent à l’innovation sociale » en fournissant un espace de partage des idées et des projets de tous ceux qui s’en préoccupent. Son projet est encore en gestation. »We Impact« , une startup de Beijing, prend le problème d’une toute autre façon, en aidant les entreprises à être plus sociales sans perdre d’argent.Je vous en dirai plus à ce sujet demain.

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...