Ceci est le deuxième billet de la série « Entreprendre « . Le premier était une entrevue de Vincent Paquet , co-fondateur de GrandCentral rachetée par Google. Arnaud de la Fouchardière est le patron de Quickeo . La start-up est basée à San Francisco mais Arnaud a déjà lancé deux sociétés en France (Marcopoly et Tequila) après avoir obtenu son MBA à l’École Supérieure Libre des Sciences Commerciales Appliquées (ESLSCA) de Paris.
Q – Quickeo c’est quoi?
AF – « Un YouTube juste pour vous » c’est la description donnée par le premier bloggeur américain qui en a parlé.
Quickeo est le moyen le plus simple de partager des contenus multimédias (vidéos, photos, audio, autres fichiers) par mèl (sans limite de nombre de fichiers et de poids/Mo).
Q – En quoi l’idée vous distingue-t-elle de ce qui existe déjà et d’où vous est-elle venue?
AF – Il n’existe pas, à notre connaissance, de service équivalent.
Aujourd’hui, je ne peux mettre en pièces jointes dans un email classique qu’un maximum de 3 ou 4 photos ou de 2 ou 3 courtes vidéos. Pour partager ce type de médias, il faut les télécharger sur un site public comme YouTube, Flickr ou équivalents. Or seuls 0,16 % des visiteurs de YouTube viennent y publier des vidéos (la proportion est de 0,2% pour les photos sur Flickr).
Cela ne veut pas dire que les gens sont majoritairement des « Voyeurs », mais simplement qu’ils veulent partager leurs photos, vidéos etc. avec leur propre communauté et pas avec le monde entier.
D’où l’idée de Quickeo : ceux que l’on croit être des « Voyeurs » rêvent de devenir des « Contributeurs ». Les gens produisent des photos, des vidéos, etc. pour les partager et pas pour les garder pour eux.
Quickeo leur permet de partager photos, vidéos, audio, etc. avec un simple email qui reste le moyen de communication le plus utilisé!
Q – Pourquoi avez-vous lancé la boîte aux États-Unis ?
Plus qu’aux États-Unis, c’est en Californie que nous avons créé cette société.
D’abord par ce que la région de San Francisco est la région du monde où l’écosystème est le plus cohérent pour les nouvelles technologies d’une manière générale et en ce moment tout particulièrement pour les technologies web 2.0 comme Quickeo.
Ensuite parce que lorsque nous avons démarré, le système Californien était plus favorable aux entrepreneurs que le système français. A San Francisco, un entrepreneur est un héros, en France il est un marginal, au mieux un original.
Je n’ai donc pas hésité à déménager aux US avec ma famille, lorsqu’avec mes actionnaires nous avons décidé d’implanter cette activité en Californie.
Q – Quelle a été le plus grand obstacle pour sa réalisation et comment l’avez-vous résolu?
AF – Le plus grand obstacle a été, ce qui est classique, la volonté des ingénieurs -développeurs de vouloir toujours faire mieux, d’ajouter sans cesse de nouvelles fonctionnalités à Quickeo et donc de n’être jamais prêts à lancer le produit. Pour en sortir, nous avons dû fixer autoritairement une date d’ouverture du site.
Q – Quelle est l’erreur la plus grave que vous ayez commise et qu’en avez-vous appris?
AF – Notre principale erreur a été de démarrer en n’ayant pas rassemblé la somme dont nous avions besoin pour mener ce projet à bien. Nous avons donc dû consacrer beaucoup d’énergie à trouver l’argent qui manquait plutôt qu’au développement direct du projet.
Ce que j’en ai appris : Plus jamais ça !
Q – Quel est votre prochain objectif et à quoi mesurerez-vous la réussite de cette entreprise?
AF – Nous sommes aujourd’hui à quelques dizaines de milliers d’utilisateurs, notre prochain objectif est de passer à des centaines de milliers, puis à des millions d’utilisateurs.
Q – Vous rêvez de devenir une grosse boîte ou de vous faire racheter vite pour lancer une autre start-up ?
Chaque cas est un cas particulier. J’ai vendu Tequila (agence de Marketing Services) après 10 ans et Marcopoly (site Internet de vente d’électroménager) après 2 ans.
La question est donc : Que faut-il faire pour construire une société à dimension mondiale, pour créer de la valeur pour nos actionnaires, nos collaborateurs, nos clients ?
– Faut-il vendre maintenant à des industriels qui injecteront argent et savoir-faire et qui transformeront l’équipe d’une bande de maquisards en armée de métier ?
– Ou développer par nous même avec nos méthodes, notre rapidité de réaction, notre capacité à changer radicalement, en quelques semaines si besoin, grâce à la souplesse d’une jeune entreprise ?
A nous de trouver la bonne réponse et de saisir les opportunités…