Professeur au M.I.T., Gershenfeld dirige le Center for Bits and Atoms dans lequel en alliant informatique et fabrication il essaye d’aider les gens (au sens très large) à fabriquer eux-mêmes « (presque) n’importe quoi ». Partant de la tendance au « Do it yourself » qui prend de l’importance en informatique (voir ce billet) elle déborde sur la fabrication et permet aux consommateurs de satisfaire leur goût croissant pour le sur mesure. Mais tant qu’on n’aura pas de « réplicateur » du style de celui popularisé par Star Trek, le scepticisme risque de l’emporter…
Le prix d’une unité est encore relativement élevé – 20.000 dollars – mais leur utilisation est plutôt bon marché dans la mesure où, une bonne partie des matériaux employés provient des déchets de la communauté. Gershenfeld insiste en outre pour dire que ce qui peut-être fabriqué à partir de ces machines peut-être défait et recyclé.
Open source hardware
Des projets réalisés de cette manière peuvent circuler sur le net. Une jeune australienne a ainsi « téléchargé » une bicyclette conçue à Boston par son frère. Cela pourrait donner lieu à un mouvement open source pour machines et objets (open source hardware).
Le potentiel économique des fab labs, selon Gershenfeld, est énorme « chacun des fab labs installés est plein de projets qui pourraient devenir des entreprises » a-t-il déclaré à The Economist. Gershenfeld cherche à obtenir de l’argent de différentes institutions dont la Banque mondiale et pourrait mettre au point un système de financement ad hoc (comparable aux micros crédits de la Grameen Bank).
“Au lieu de fournir les technologies de l’information et de la communication aux masses, les fab labs leurs montrent qu’il est possible de leur donner des outils qui leur permettent de développer et de trouver des solutions technologiques locales à des problèmes locaux », écrit Gershenfeld dans son livre.« Plus encore que la brèche digitale, le vrai problème est la brèche de la fabrication et l’accès aux outils, » explique Gershenfeld. Les fab labs pourraient contribuer à le réduire.
La proposition de Gershenfeld peut paraître chocante (comme en témignent certains commentaires au billet précédent), mais il me semble qu’elle ouvre des portes fascinantes dans la mesure, notamment, où elle permet d’allier d’une façon prometteuse changements technologiques et modèle différent de développement.
Qu’en pensez-vous ?
[Images provenant du site du fab lab installé au Ghana]