Les critiques littéraires disparaissent se plaint un article du New York Times . La tendance dans les journaux américains est à supprimer le poste ou à réduire le nombre de pages consacrées au sujet. Dans le même temps la liste des blogs parlant de livres s’allonge.
« Encore un clou dans le cercueil de la culture littéraire » estime le quotidien tout en reconnaissant que certains observateurs y voient une illustration de « la transition inévitable vers un paysage littéraire nouveau et plus démocratique ».
Richard Ford, un auteur à prix, propose que le sujet soit traité « comme un service public » indépendamment de son succès commercial.
Le ton d’ensemble traduit une crainte et, assez largement, un rejet des blogs. Ils n’ont pas, se plaint un critique, la diffusion des moyens de communication de masse.
Ford, qui n’a jamais lu un blog littéraire apprécie particulièrement le « support institutionnel » et « les relations responsables [que les critiques littéraires] ont avec la direction de leur publication et avec leurs lecteurs ».
Le regret le plus clair est, au fond, d’ordre commercial: on atteint moins de gens (en général) avec les blogs qu’avec les quotidiens traditionnels.
L’article illustre merveilleusement (et adopte) les réticences de certains tenants des médias traditionnels qui ont du mal à se faire au web. Il a cependant l’avantage de suggérer quelques liens utiles vers une bonne liste de blogs littéraires en anglais.
Rien n’est dit de l’apport spécifique des réseaux sociaux tels que LibraryThing (voir ce billet ) qui permettent aux lecteurs d’élargir leur horizon littéraire en s’appuyant sur les recommandations de leurs pairs (ou les recommandations du type de celles qu’on trouve sur Amazon.com).
L’article ouvre deux sujets de discussion.
D’une part la quantité de personnes atteintes par les médias électroniques et par le papier, leur influence respective. La différence est encore défavorable aux premiers mais les tendances sont claires.
Quant à la question de la qualité, les lecteurs de LeMonde.fr peuvent s’en faire chaque jour une idée en lisant la République ses livres , le beau blog de Pierre Assouline.