Le Graphe global géant, la formule lancée par Tim Berners-Lee, inventeur du World Wide Web, pour désigner les relations que nous établissons sur le web (voir ce billet ) continue à faire parler de lui y compris de façon critique (voir, par exemple Stowe Boyd ou Ann Zelanka ).

Parmi les précisions apportées, une des plus intéressantes est sans doute celle de Nova Spivack, fondateur de Twine qui se veut une des premières applications fondée sur le web sémantique. Il estime qu’un graphe social peut être sémantique ou pas mais que cette propriété consiste tout simplement à ajouter une couche supplémentaire de données pour que les machines, et pas seulement les humains, puissent les traiter. Spivack est donc partisan du « graphe sémantique », beaucoup plus facile à réutiliser sur de multiples applications parce que « c’est un graphe qui transporte son propre sens avec lui. » Un graphe, rappelons-le, c’est la représentation d’un ensemble de liens entre des nodes.

Le graphe social tel que conçu par Berners-Lee est une couche d’abstraction supplémentaire qui permet de représenter les liens entre les gens mesurés au travers de leurs interactions online (et non plus seulement les ordinateurs dans le cas de l’internet ou les pages dans le cas du web). Le graphe sémantique en ajoute une de plus: celle des métadonnées permettant à des machines de lire les interactions en question.

Il est important pour les utilisateurs que cette couche d’abstraction soit commune à tous les systèmes faute de quoi nous n’aurions jamais accès qu’à des fragments de nos relations sociales. D’où l’intérêt des standards que propose Berners-Lee.

Il apparaît en outre que ce sont moins les réseaux sociaux qui comptent (que certains dénomment trop souvent communauté) que leur dynamique telle qu’on la trouve dans les multiples actions concrètes que le GGG est sensé pouvoir représenter. En mettant l’accent sur les connexions au niveau granulaire plus que sur l’ensemble il semble que ça invite à une approche moins totalisante que le social graph de toutes les relations humaines tel que l’entend Zuckerberg.

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...