Une multinationale de cette taille est dedans jusqu’au cou. Elle a des dizaines, peut-être des centaines d’employés dans le monde entier qui passent leurs journées à pousser lobbyistes, politiciens, fonctionnaires, journalistes et intellectuels dans le sens qui convient à leurs intérêts.
Elles font toutes ça, plus ou moins secrètement, selon leur culture.
Ce qui est peut-être nouveau c’est que Google vient d’ouvrir un blog sur lequel l’équipe chargée « De la politique publique et des affaires gouvernementales » exprimera ses points de vue.
L’agenda est chargé si l’on en croit Andrew McLaughlin, le responsable: « attendez-vous à ce que nous nous exprimions sur des sujets tels que la neutralité du net , la censure, la régulation de l’innovation, l’immigration, la recherche et le développement, la sécurité nationale et le commerce, pour n’en nommer qu’une poignée. »
« Nous voulons, » poursuit McLaughlin, « que nos utilisateurs participent à notre effort [auprès des officiels], qu’ils sachent ce que nous disons et pourquoi, et qu’ils nous aident à affiner nos positions politiques [policy positions] et nos stratégies engagées [advocacy strategies]. »
Agir publiquement me semble préférable à le faire en cachette. Bravo donc. Il s’agit aussi de nous faire participer explique le blog: « Avec les contributions et les idées de nos utilisateurs, nous ne manquerons pas de faire un meilleur travail dans la lutte pour nos intérêts communs« .
L’exemple mérite réflexion car il montre la double face de la participation directe face à une institution de cette taille.
Que se passe-t-il donc quand les intérêts ne sont pas communs? Le blog étant tenu par les employés de Google dont la fonction est d’abord de servir les actionnaires, la question du contrôle et des objectifs est réglée d’office. Reste celle de la transparence et de la gestion des conflits.
Voici la question qui me turlupine (et qui pourrait les intéresser): que faut-il pour qu’une initiative de relations publiques comme celle-ci devienne aussi une contribution à la démocratisation des méga entreprises multinationales?