J’ai passé la journée de mercredi à l’université de Stanford où Howard Rheingold, l’auteur de Smart Mobs, donne un cours intitulé Towards a literacy of cooperation.
J’avais envie de comprendre où il en était après ce livre qui me semble l’un des plus intéressants sur l’impact social des TIC (voir cet article écrit il y a deux ans). Il vient d’être publié en français sous le titre « Foules intelligentes » aux éditions M2.
Stanford c’est l’université riche. La classe par exemple est dotée d’un ordinateur intégré dans le mur et de deux écrans lumineux et sensibles d’1,5m chacun qui réagissent quand on les touche. Un quart environ des étudiants prenaient des notes sur un ordinateur portable.
Nous y sommes allés ensemble ce qui m’a donné l’occasion, chemin faisant, de lui demander comment il était passé de l’étude des technologies de l’information au début des années 80 à son intérêt pour la coopération.
Voici sa réponse en résumé (je ne le cite texto pas car nous étions en voiture et je n’ai pas pris de notes).
Avec son premier livre sur les communautés virtuelles il a voulu montrer que le changement essentiel apporté par l’internet était la communication many-to-many (de beaucoup à beaucoup par opposition à la communication one-to-one, face à face, et one-to-many, de un à beaucoup, qui représente en gros le type de communication établie au travers des journaux, de la radio ou de la télévision.Il estime avoir montré avec Smart Mobs que l’internet plus les téléphones mobiles entraînent une formidable réduction des coûts de transaction qui permet aux gens de faire ensemble des choses impensables auparavant, même quand ils ne se connaissent pas.
Une fois cette étape franchie on débouche sur le niveau des structures sociales et culturelles. Or, estime Rheingold, nous vivons dans un monde où l’on privilégie les situations de compétition, ce que les sociologues appellent les jeux à somme zéro (si l’un gagne l’autre perd et vice versa). Confronté à ce déséquilibre il a décidé d’étudier ce qui se passe dans le domaine de la coopération.
Lors de son premier cours Howard a posé à ses étudiants la question suivante: Pensez-vous que la société promeut un discours (méta récit) de compétition? Comment?
Qu’auriez-vous répondu?