funnelspidersweb-de_paula_fj.1258649558.jpg Je ne dis pas que j’ai raison (c’est, en plus, un sujet bien trop compliqué), mais quand je vois un titre annonçant la mort de l’internet j’ai tendance à rigoler ou à m’énerver contre le pisseur de copie en mal de sensationnalisme. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de problèmes, qu’il s’agisse de la chronique du manque annoncé de bande passante, de l’atroce abondance de virus et de pourriels ou même des délires octogénaires et menaçants de sieur Murdoch .

Faut donc faire gaffe et c’est ce que fait Anil Dash (il parle de « danger » mais pas de « mort ») dans un billet récent où il saisit – comme si c’était dans l’air du temps – les inquiétudes manifestées par des gens sérieux.

Tim O’Reilly parle essentiellement de la guerre des poids lourds pour s’approprier une plus grosse part du gâteau en interdisant à d’autres l’accès à la partie qu’ils contrôlent (menaces contre l’interopérabilité):

We’re heading into a war for control of the web. And in the end, it’s more than that, it’s a war against the web as an interoperable platform. Instead, we’re facing the prospect of Facebook as the platform, Apple as the platform, Google as the platform, Amazon as the platform, where big companies slug it out until one is king of the hill.

Doc Searls, lui, s’en prend aux médias sociaux . Il reproche à Twitter d’être beaucoup trop dominant dans la sphère du micro-blogging et prend ses distances avec la notion même de média social parce qu’elle réduit la dimension individuelle: « it subordinates the personal ».

Ces observations conduisent Dash à rappeler que la victoire du web (système ouvert par excellence) sur les réseaux propriétaires  « n’est pas inévitable » et qu’il va falloir se battre dur pour la préserver. Comme les autres, il détecte de fortes tendances à la centralisation et au retrait du pouvoir (disempowerment) que le système actuel – dans lequel la périphérie est libre (end-t-end) – nous donne.

C’est que pour lui: « c’est un problème social, culturel et politique et pas seulement technologique ».

Il conseille d’en parler plus souvent, d’en discuter plus souvent.

Allons-y…

-Photo Flickr de de Paula FJ ]

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...