Le génome completde l’épidémie d’influenza qui tua plus de 50 millions de personnes dans lemonde en 1918 est disponible sur l’internet.

C’est une folieterriblement dangereuse affirment dans un éditorial (Op-ed pour être plusexact) publié par le New York Times Ray Kurzweil et Bill Joy, deux des noms lesplus respectés dans le domaine des technologies de l’information et desréflexions sur le futur.

Il est en effetplus facile de créer et de produire cette forme de virus extrêmement destructifà partir des informations publiées qu’il ne le serait de créer et de produire unebombe atomique à partir d’un mode d’emploi détaillé (qui n’est pas accessible).

Pire encore, untel virus pourrait tuer beaucoup, beaucoup plus de personnes d’une bombe atomique.Explosant dans une ville cette dernière pourrait tuer jusqu’à un million depersonnes alors que le virus ferait des dizaines, voir des centaines demillions de victimes.

La reconstitutiondu génome de la grippe de 1918 est le fruit d’une décennie de travail. Ils’agissait d’une grippe aviaire capable d’attaquer les humains.

Au moment depublier l’article sur les résultats de la recherche sur l’influenza de 1918, lejournal Science a exigé que les informations soient intégralement publiées surl’internet. L’idée est que divulguer l’information peut contribuer à accélérerla recherche sur des réponses à la grippe aviaire qui nous menace aujourd’hui.

Kurzweil et Joyinvitent à une approche plus prudente et concluent en affirmant que :

We should, however,treat the genetic sequences of pathological biological viruses with no lesscare than designs for nuclear weapons.

C’est lecontrepied des points de vue généralement défendus par les digerati. Mais lesujet mérite sans doute d’exceptionnelles précautions.

Qu’enpensez-vous?

Pour ceux que cessujets préoccupent je signale :

Un billet deRoland Piquepaille sur les positions prises par ces deux chercheurs sur lesdangers de la recherche en génétique, nanotechnologie et robotique.

Un texte de RayKurzveil sur les « Promesses et dangers du 21ème siècle »(2003).

L’article publiépar Bill Joy dans Wired en avril 2000 dans lequel il expliquait « Pourquoile futur n’a pas besoin de nous ».

[Photo du National Museum of Health and Medecine, Washington DC]

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...