La Conférence (pardon, le Sommet) Web 2.0 qui s’est tenue la semaine dernière à San Francisco (voir ce billet et celui-ci) a également été l’occasion de quelques réflexions de fond.

Animée par Tim O’Reilly, une des discussions les plus intéressantes a porté sur la distinction entre « User generated content » (UGC) et « harnessing collective intelligence »(HCI), c’est-à-dire entre le contenu généré par les utilisateurs et le parti que l’on peut tirer de l’intelligence collective.

Le premier est ce dont on parle le plus souvent: les usagers mettent en ligne les informations qui font la force de Craigslist. Le second est plus « vaste », plus stimulant et porte sur les moyens de faire émerger l’intelligence collective (par hypothèse supérieure à la somme des intelligences impliquées) et sur les façons d’en tirer parti.

Les exemples donnés par O’Reilly dans un billet sur le sujet peuvent nous aider à mieux comprendre.

  • PageRank, le système permettant à Google de classer les pages est HCI mais pas UGC (même si il est dérivé du contenu généré par les usagers sur le web).
  • Akismet, le plugin anti spam installé sur tous les blogs de WordPress combine les informations provenant de tous les blogs de la plateforme pour déterminer ce qui est spam (L’explication vient de Wikipedia). Il est également HCI et pas UGC.
  • Les éléments de contrôle (en anglais on dit « moderation ») en place sur Craigslist sont HCI appliqué à du UGC débridé.

O’Reilly ajoute que pour tirer parti de l’intelligence collective il faut être capable de mettre en place des applications extrêmement flexibles, à même de répondre très vite aux suggestions, aux exigences des usagers.

Cela implique une remise en question du processus de développement des applications. C’est ce qui fait la force de MySpace qui est capable de constamment changer, de « matérialiser » immédiatement les souhaits des usagers, de faire disparaître tout aussi vite ce qui ne leur plaît pas.

La distinction est essentielle. Mais la question qui n’est pas claire dans ce billet c’est ce que, faute de mieux pour le moment, j’appellerais la capacité de faire émerger directement des formes d’intelligence collective à partir de contenu généré par les usagers.

Qu’en dites-vous?

[Sur la photo, prise par moi, O’Reilly est à gauche, puis, dans l’ordre vous trouvez Owen Van Natta de Facebook, Richard Roseblatt de DemandMedia et Toni Schneider de Automattic.]

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...