secondlifeparty-ialja.1233309045.jpg Amazon vient de faire état d’un accroissement de 18% de ses gains en 2008 par rapport à 2007. Et ceci en pleine récession. Pendant les fêtes de fin d’année, les commerçants de détail ont enregistré une baisse des ventes de 2,8%.

Il y a trois jours, Royal Pingdom affirmait, en se basant sur l’augmentation du nombre de sites web et du nombre de noms de domaines (20% et 19% respectivement), que l’internet n’avait « rien à foutre de la crise » .

Presque au même moment, Comscore publiait ses propres chiffres sur la croissance du nombre d’internautes et se gargarisait avec la notion de « monde plus plat » et de « communauté globale ».

Jolies formules… un peu creuse et qui fait bien peu de cas de la terrible crise qui affecte nombre d’entre nous.

La leçon essentielle que l’on peut tirer des gains d’Amazon n’est pas, selon moi, que cette boîte « a tout compris », mais qu’elle opère ailleurs. Comme Google… qui affiche elle aussi de bons résultats .

Nous vivons simultanément dans un monde qui traîne la patte (celui dans lequel nous sommes nés) et dans un autre qui pourrait très vite passer à la vitesse supérieure (celui dans lequel nous sommes de plus en plus nombreux à faire de plus en plus de choses).

La récession accélère la rupture entre la dimension virtuelle et la dimension physique à un moment où, dans différents domaines, certains commencent à accorder (ou devraient commencer à accorder) la priorité à ce qui se fait sur l’internet et avec les technologies de l’information.

Pour les médias, par exemple, il est maintenant clair que les entreprises habituées à diffuser des nouvelles (qu’il s’agisse de quotidiens, de radios ou de chaînes de télé) gagneront à structurer leur production et leurs relations avec l’audience autour du web et non plus à le voir comme une média subordonné à ce qu’ils ont l’habitude de faire. Ça n’est qu’un exemple.

Le ralentissement de l’activité dans le monde des atomes, l’accélération de celles que nous menons online, couplés avec leur importance relative croissante, voilà qui nous annonce des changements profonds, rapides, douloureux et passionnants.

Mais peut-être y vais-je un peu vite…[Photo Flickr de ialja ]

J’enquête, je suis et j’analyse les technologies de l’information et de la communication depuis la préhistoire (1994). Piqué par la curiosité et l’envie de comprendre ce que je sentais important,...