Exemple: un journaliste connu à qui il demandait pour quel candidat à la présidence il votait lui ayant répondu « Si je te dis pour qui je vote comment pourras-tu croire ce que j’écris, » Weinberger a rétorqué qu’il lui paraissait difficile de croire ce qu’il bloguait s’il ne disait pas pour qui il votait.
La transparence est la nouvelle objectivité d’abord parce qu’elle permet de voir les sources de l’auteur et les valeurs qui l’ont amené à prendre la position qui est la sienne. C’est de là que vient la confiance aujourd’hui. Hier, l’objectivité du reporter nous donnait des raisons de croire. Elle avait pour inconvénient de nous encourager à cesser de douter, de renoncer à enquêter par nous même.
Nous croyions donc que « c’est ainsi que la connaissance fonctionne, » écrit Weinberger alors que c’est seulement « comme ça que le papier fonctionne ».
C’est le lien qui change tout. « La transparence – la capacité intégrée de voir par delà le brouillon tel qu’il est publié – nous donne souvent plus de raison de croire un article que ne le faisait l’affirmation d’objectivité. »
Mais à l’heure du web, « L’objectivité sans transparence ressemblera de plus en plus souvent à de l’arrogance ». Pourquoi faire confiance quand on peut avoir accès aux faits, à la source des idées, aux arguments?
« En bref, » conclue Weinberger, « l’objectivité est un mécanisme de confiance pour support sans liens. Maintenant, notre support en a. »
J’ajouterai que l’objectivité est généralement décrétée ou prétendue par les journaux et que c’est aux autres qu’incombe la charge de la preuve, la démonstration qu’il y a mensonge ou parti pris. Pas toujours facile comme on sait.
J’aime cet univers dans lequel on n’est plus cru sur parole pur la même raison que j’aime le fait qu’il nous est plus facile de douter du web que de ce qui est imprimé: parce que ça encourage l’esprit critique et la curiosité.
Comment pousseriez-vous l’argument un peu plus avant?
[Photo Flickr par Le_Fish ]