Un des moments les plus fascinants de la conférence Personal Democracy Forum qui s’est tenue à New York lundi et mardi (voir ce billet ) a été la présentation de David Weinberger qui s’en est pris aux « Faits » dans lesquels il voit une sorte de religion de la modernité (ce ne sont pas ses termes).
Maintenant que nous avons les liens, tout change. Avec l’internet, « nous passons des faits aux liens ». « Ils foutent le camp dans toutes les directions, sont instables et en total désaccord. Ils explosent dans des différences qui ne seront jamais résolues ». Les implications culturelles sont considérables car dans cet univers dans lequel le lien est roi, « peu importe qui a raison… Il y a plus de vérité dans la différence que dans tout fait pris de façon isolée. »
En fait, « nous avons attribué la vérité aux limitations du papier » Car « les liens donnent une bien meilleure représentation d’un sujet que ne permet de le faire le papier ». Il suffit pour s’en rendre compte de prendre un article de Wikipedia qui peut être court (celui sur la philosophie médiévale , par exemple), mais dont les liens renvoient dans toutes les directions utiles.
On passe ainsi « d’un monde de faits à un monde de différences » et « de la subjectivité à la multi subjectivité » qui « possède certaines des caractéristiques que nous attribuions à l’objectivité ».
Et Weinberger de retomber sur ces pieds devant son public de geeks politiques en affirmant « Les faits ne conduisent pas à la connaissance. La différence affirmée dans les liens y parvient, mais pas comme la propriété d’un individu, comme celle d’un réseau ». C’est pour cela, à son avis, que « nous avons besoin de la transparence » dans la gestion des affaires publiques et de l’État. Elle révèlera des différences et nous savons les gérer.
Obama n’avait pas besoin de cela pour se lancer là-dedans mais j’y ai vu une justification élégante. Et vous?